moi-même corporel

Designe le corps auquel je m'identifie. La partie charnelle de moi-même qui n'est pas sans identité. Doit être obligatoirement activée pour que je puisse parcourir l'espace réel.

moi-même non corporel

C'est ma conscience, mon cerveau, mon âme, ma centrale décisive, mon identité. Sans une forme physique moi-même non corporel n'est pas capable de s'impliquer dans cette exploration concrète.

l'exercice d'une présence consciente solitaire

C'est la méthode qui permet de réunir moi-même corporel avec moi-même non corporel. Créer une fusion de ces deux éléments; dans un fuseau spatio-temporel précis au coeur d'une situation, action. Marina Abramovic explique la necessite de cette "présence" lorsqu'lle parle de la performance; et souligne le fait que le moindre manque de concentration, non-respect des règles d'exercice (d'une présence consciente solitaire) résultera par une performance mediocre, faute d'engagement de performeur.

code vestimentaire non-determiné

Aide a confondre les artistes, performeurs et les spectateurs actifs. Comme dans l'oeuvre de Tino Sehgal.

libérer un geste

une action qui consiste à créer un geste libéré.

connecteur materiel exterieur

est un objet physique; il ne fait pas partie du corps, c'est pour quoi il est appelé exterieur, son role est de connecter deux corps voir plus. Dans nos entrainements et actions les objets suivants ont participés – un carton, une echelle, une corde...

mise en veille prolongée

une desactivation de quelle le reveil peut etre mois facile, voir impossible

entrainements

avant l'aventure une serie d'excercices dont le but est de preparer le voyageur a l'aventure

architecture vivante

un terme emprunte d'un livre de Pierre Sansot, "Reveries dans la ville". La signification est la même, il s'agit bien des habitants et des passants d'un espace urbain

conditionement corporel

faire obéir un être vivant en lui désignant une forme, un cadre d'un comportement corporel

lignes-non droites

lignes droites et lignes non-droites – dans le livre " Une brève histoire des lignes" de Tim Ingold les lignes droites sont celles que l'homme dessine en se deplacant d'un lieu vers un autre lieu. Les espaces se trouvant sur son chemin ne sont pas explorées lors de son trajet. Il connait uniquement le départ et le but de son voyage. Cependant il est possible et fort reccomande aux aventurieurs de deambouler, flâner (Tim Ingold ne utilise pas ce terme) dessiner une ligne libre! Marquant des pauses au moment si l'envie nous prend de tisser de liens avec de lieux, ses habitants, son paysage.

zone noire

Zone de confort, zone de danger, zone non physique avec un fort pouvoir desactivant le moi-meme corporel.

papalagui

designe l'homme blanc dans le livre "Papalagui" de Eric Scheurmann. Le texte est un récit d'un chef de tribu habitant l'ile Samoa pour qui la culture europeene du début de XX siècle n'est pas innconue. Il critique le papalagui rencontré lors de son longue séjour en Europe. Dans une de comparaisons entre papalagui et non-papalagui il explique que l'homme peut être heureux uniquement si tout son corps est activé, qui n'est pas le cas de papalagui. Je suis le papalagui consciente de ce phenomen.

entraînements

À la fin de mon séjour dans la zone noire je commence à activer mon corps. Le désir de le préparer à la confrontation avec le réel extérieur est là, mais le corps n'est pas encore prêt. Je commence une série d'entrainements. La première phase consiste à réunir moi-même non corporelle avec moi-même corporelle.

Il semble que retrouver cet équilibre est possible par l'exercice d'une présence consciente solitaire.

La deuxième phase est celle de l'interaction corporelle à deux. Il s'agit d'un autre il ou elle-même corporel réunit avec son il ou elle-même non corporel qui a pris la décision de déclencher le même processus d'activation que moi. Dans ce cadre nous inventons une série de protocoles qui prend la forme des courtes actions d'une activation mutuelle. Nous mettons en place quelques règles:

pas de code vestimentaire: nous ne souhaitons pas rentrer dans des rôles, incarner des personnages, nous voulons être nous-mêmes et personne d'autre. Nous libérons les gestes. Le scénario n'existe pas. Certes il y a quelques consignes, idées qui indiquent le départ mais le scénario se fait, apparaît pendant l'action.
présence d'un objet: Il n'est pas tout à fait évident d'établir une connexion directe entre les corps dans cette deuxième phase d'entrainement sans recours à un objet connectable. Sa présence invite à son utilisation qui deviendra le prétexte d'établir une connexion. La satisfaction naissante de cette réussite nous conduira à l'usage de nos corps sans connecteur matériel extérieur – ultérieurement.
une trace vidéo, photo: nous servira à analyser l'action.

Sur le vif c'est nous-mêmes corporelles qui étant nos propres capteurs, participeront à cette expérience directe et resentiront avant de comprendre la connexion. Nous aurons besoin d'une image extérieure à cette action. Cela nous séparera de nous-mêmes corporelles pendant l'analyse des images. Nous aurons un point de vue supplémentaire, extérieure mais le nôtre. Nous n'allons pas refaire les mêmes actions au service d'une "meilleure" trace vidéo, photo qui pourrait finalement "plaire" à tous. L'esthétique avec ses normes a programmé les perceptions. (Ceci est une critique. Dans ces traces c'est l'action qui compte. Il s'agit des entrainements dans un espace neutre et fermée.)

Le confort de la zone noire porte un autre visage, d'une mise en veille prolongée. Une fois activée est consciente je procède ainsi – j'en sors. Liberer le corps. Retrouver son usage dans un espace plus large, plus vaste – tel est mon but.

Je me dirige vers les espaces physiques, réels extérieurs – concrètement ruraux et urbains. Je developpe le processus d'activation de moi-même corporelle d'abord dans l'espace extérieure rural. Pourquoi rural? Je dois retrouver l'usage de moi-même corporelle dans le contexte réel, différent de celui des entrainements.

Je suis sortie!

Il est trop tot pour interagir avec l'architecture vivante. Il est aussi trop tot pour prendre le risque d'un conditionnement corporel. Ici, dans l'espace rural extérieur le corps, son comportement reste à l'abri des règles indiquées dans l'espace urbain. Par ces règles je comprends un cadre, omnipresent dans l'espace urbain. Un "bon" citoyen a une "bonne" maitrise de son corps. La ville a ses attentes envers nous et nous ne voulons pas la decevoir...

Ces normes sont representees d'abord par l'architecture dont le dessin est fidèle à une ligne-modèle; invariablement droite! Cette norme est visuellement prolongée dans de déplacements d'éléments d'architecture vivante. (Dans des comportement liees aux deplacements des habitants d'ici.) Nous pouvons pourtant dessiner des nombreuses lignes non-droites! (Appuyez la touche F5)

Je commence l'expérience de mon corps et de ce lieu (l'espace rural). À mon rythme je retrouve l'usage de mon outil premier, avant d'en creer d'autres, exterieurs a cet outil premier – mon corps. Je libère le geste! Je saute, je me roule dans l'herbe. Je souris avec la bouche ouverte et je sens le vent entrer dans ma bouche! Je suis un conscient papalagui, car j'ai retrouvé l'usage total de mon corps! (Tout mon corps est engagé dans l'action.) Les premières actions dans l'espace extérieur ont lieu!

Ici le corps est le médium. Il sculpte, il crée un échantillon issu de ce paysage concret. Cet échantillon devient la preuve tangible de la matérialité du corps et du paysage/territoire parcouru. Cet échantillon peut paraître simple. Sa simplicité, sa quotidienneté – le rend réel et accessible. Sa force, ne demeure t-elle pas dans son évidence? Lève-toi et marche!

Et est-ce-que cette aventure ne serait pas une quête pour retrouver le sens perdu lors des nombreux voyages vers des espaces matériels et non-matériels toujours plus lointain? De questions se posent. Elles engendrent de nouvelles questions. L'aventure continue!

Être en dehors de la zone noire – Explorer des espaces.

Cette liberté est fantastique! Le corps est un formidable outil polyvalent! Puisque je parcoure le territoire via mon corps, les données telles que la taille, largeur, longueur, hauteur, poids – sont constantes pour moi-même corporelle et pour l'espace, en parlant bien sur de ce qui est de l'ordre d'architecture. Mon corps s'associe avec des outils simples, mais efficaces rencontrés pendant mon expédition. De point vue pratique le déplacement devient plus facile physiquement, et la façon de me déplacer crée un autre sens à ce déplacement.

Je trace, je dessine. Voudrais-je m'approprier un morceau de ce territoire? Je me sens prête pour aller vers la ville!

Zone Noire

le retour

Action

aventure et son déroulement 2

L'espace urbain

aventure et son déroulement

Entraînements

preparation au voyage