Point de vue de l'IBU, la fonction du BOLO est de garantir sa vie, de la rendre agréable, de lui offrir une habitation ou l'hospitalité quand il voyage. Le contrat entre l'ensemble des BOLOs (BOLO'BOLO) et un IBU particulier est appelé SILA. Comme l'IBU n'a pas d'argent (ni d'emploi), ni aucune obligation de vivre dans un BOLO, tous les BOLOs doivent garantir l'hospitalité à l'IBU de passage. Chaque BOLO est potentiellement un hôtel et chaque IBU est potentiellement un hôte de passage. (Nous ne sommes que des hôtes de passage sur cette planète.)
Avant BOLO'BOLO, l'argent était un contrat social dont l'application était garantie par la police, la justice, les prisons, les hôpitaux psychiatriques. Ce n'était pas une chose naturelle. Aussitôt que les institutions s'effondraient ou entraient en crise, l'argent perdait sa valeur. Puisque l'argent n'était pas protégé, il fallait être idiot pour ne pas voler. D'ailleurs il n'y avait personne pour attraper le voleur.
Puisque le système monétaire fonctionnait mal et qu'il risquait de ruiner la planète et ses habitants, il a été remplacé par un nouveau contrat, le SILA (règles de l'hospitalité)5
Le SILA comprend les contrats suivants:
Le vrai fondement du SILA est constitué par les BOLOs. Car des IBUs seuls ne seraient pas en mesure de garantir ces accords de manière permanente. Le SILA est une garantie minimum de vie offerte par les BOLOs à leurs membres et dans une certaine mesure à leurs hôtes.
Un BOLO peut refuser le SILA s'il y a plus de 10% d'hôtes. Un BOLO doit produire 10% de plus de nourriture, de logement, de médicaments qu'il n'en a besoin pour ses membres permanents. De plus grandes communautés, regroupées à l'échelle de ce qu'on appelle arrondissement ou même ville disposent de plus de réserves au cas où certains BOLOs auraient des problèmes ou si plus de 10% d'hôtes se présentaient.
Pourquoi les BOLOs respectent-ils l'hospitalité? Pourquoi doivent-ils travailler pour d'autres, pour des étrangers?
Les BOLOs sont composée d'IBUs et ces IBUs sont, eux aussi, des hôtes ou des voyageurs potentiels qui utilisent en retour cette hospitalité. Le risque d'abus ou d'exploitation des IBUs sédentaires par les IBUs voyageurs est très faible. D'une part, un mode de vie nomade a ses propres désavantages parce qu'on ne peut jamais participer à la riche vie interne d'un BOLO, on doit s'adapter à sa cuisine, à sa culture, on ne peut pas participer à ses entreprises à long terme et on risque, en tout temps, d'être réduit à la portion minimale. D'autre part, les voyageurs représentent un avantage pour la communauté à qui ils rendent visite; voyager peut être considéré comme une sorte de 'travail'. Les voyageurs sont nécessaires pour la circulation des nouvelles, des modes, des idées, des savoir-faire, des histoires, des produits, etc. Les hôtes ont intérêt à remplir ces 'fonctions' car ils peuvent ainsi s'attendre à une hospitalité qui ne soit pas réduite au minimum. L'hospitalité et les voyages constituent un niveau d'échange social. Une certaine pression pour faire respecter l'hospitalité est exercée sur les BOLOs par l'honneur ou la réputation. Les expériences faites par les voyageurs dans un BOLO sont très importantes, car elles sont répercutées au loin et on en parle partout. La réputation est importante car d'éventuels accords entre BOLOs vont en dépendre. On parlera mal d'un BOLO qui traite mal ses hôtes. Puisqu'il n'y a pas de médiation anonyme à travers la circulation d'argent, les impressions personnelles et la réputation sont essentielles. À cet égard, les BOLOs ressemblent à des lignées aristocratiques qui défendent leur honneur.
5. Le SILA n'est rien d'autre qu'un retour aux anciennes 'lois' de l'hospitalité tribale qui ont fonctionné pendant des milliers d'années, plus longtemps que l'American Express, la Visa ou la Master Card. Dans beaucoup de pays industrialisés l'hospitalité est en crise car la cellule familiale est trop faible pour la garantir à long terme. À l'origine, l'hospitalité n'était pas considérée comme un acte de philanthropie, mais était une conséquence de la peur de l'étranger: il fallait le traiter amicalement afin qu'il ne puisse pas apporter le malheur sur le clan ou la tribu. Si le nombre des invités dépasse une certaine quantité pendant une certaine période, l'amabilité décline; c'est pourquoi un certain pourcentage moyen (environ 10%) d'invités s'établit naturellement. Le SILA est un processus d'échanges dont le volume se règle automatiquement.