GANO |
l'IBU,BOLO'BOLO n'est pas seulement une manière de conquérir plus de temps, c'est aussi une manière d'avoir plus d'espace (GANO). Les surfaces qui étaient occupées par des magasins, des garages, des bureaux ou des supermarchés, beaucoup de rues, de places ou d'usines sont à la disposition des BOLOs ou des IBUs
. Puisqu'il n'y a ni propriété foncière, ni police des constructions, toutes les sortes de restrictions privées, de spéculation, de sur-utilisation ou de sous-utilisation ont disparu. Les BOLOs utilisent leurs bâtiments à leur guise, ils les transforment, les relient entre eux, les peignent, les divisent selon leurs nécessités culturelles (NIMA). Bien sûr, des problèmes ou des conflits surgissent, par exemple pour savoir à quel BOLOs appartient tel ou tel bâtiment ou espace. Ces problèmes sont discutés et résolus dans le cadre de communautés plus larges (quartiers, villes, régions) où chaque BOLOs est représenté par ses délégués (voir TEGA, FUDO, SUMI). Même si de sérieux différents apparaissent, personne ne peut réclamer de contrôle sur des bâtiments qu'il n'utilise pas personnellement. Contrairement au système de propriété, cela peut prévenir la plupart des abus.
L'architecture internationale de verre et d'acier utilisait beaucoup d'énergie et était particulièrement mal adaptée à la plupart des climats. Il en était de même en ce qui concerne les villas individuelles standardisées qui constituaient des habitats mornes et dispendieux sans fonctions communautaires ni culturelles. La réutilisation de telles constructions ou quartiers par les BOLOs est problématique, mais devient possible grâce à certaines modifications. Les constructions à étages sont en partie transformées en terrasses qui sont plantées, ou transformées en serres afin de réduire la déperdition énergétique. Dans les climats tempérés, les pièces au nord-est et au nord-ouest, plus froides, sont fermées pendant l'hiver ou servent de dépôts ou ateliers, car les chauffer suppose une trop grande consommation d'énergie. Entre les étages on construit des escaliers afin de relier les pièces pour des ménages plus nombreux (KANA).
Comme chaque BOLO exprime son identité culturelle dans son architecture, la monotonie des quartiers a disparu. Les zones urbaines redeviennent vivantes et variées en raison de l'abolition de la division entre le centre urbain et la périphérie. Il n'y a plus de distinction entre les quartiers à activités culturelles et les quartiers dortoirs. À chaque moment de la journée (même la nuit et le dimanche, en admettant que certains BOLOs persistent à utiliser des catégories aussi perverses que 'semaines', 'mois', 'années') il y a des IBUs dans les rues, sur les places ou dans les cours. Les périodes de repos général ont disparu en même temps que la journée de travail. Il n'y a pas de magasins (en dehors du marché de quartier; voir SADI) et il n'y a donc pas d'heures de fermeture ni de rues vides. Les BOLOs sont toujours 'ouverts'.
L'imbrication, la variété, le besoin de transformations permanentes et les adaptations aux changements culturels donnent aux villes un aspect plutôt chaotique, médiéval ou oriental (les villes rappellent le temps où elles étaient vivantes). L'improvisation, les structures provisoires de toutes sortes, la diversité des matériaux et des styles sont les caractéristiques de l'architecture. Les tentures, les huttes, les arcades, les passerelles, les ponts, les tours, les tourelles, les ruines, les tunnels, les passages couverts se multiplient, car on veut atteindre les différentes parties des BOLOs sans être exposé aux intempéries. D'autre part entre les BOLOs adjacents, il existe beaucoup d'institutions communes. La marche est le moyen de se déplacer le plus commun.
Bien que la vraie raison de nombreuses formes de violence sociale (agressions, viols, hold-up) ne soit pas seulement le caractère anonyme des quartiers du passé, l'animation permanente des espaces publics et 'privés' par les IBUs locaux contrIBUe efficacement à rendre impossible de tels actes. Les BOLOs ont fait naître une forme de contrôle social spontané, une sorte de 'police passive'... Le 'désavantage' d'un système basé sur les contacts personnels est que chacun est pratiquement connu de chacun et qu'un étranger est tout de suite reconnu. On ne se risque pas volontiers à ruiner sa réputation... En outre, chaque BOLOdécide de ses propres standards moraux.
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