La dyslexie, un trouble de l’apprentissage qui affecte principalement la lecture, touche d’après l’OMS1 entre 6 et 8% de la population française dont 4 à 5% sont des enfants. Ce trouble, qui se traduit par des problèmes de reconnaissance et de déchiffrage des mots, est un handicap important pour accéder aux informations. L’écrit a une place majeure dans notre société alors les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes dyslexiques, demandent une réflexion approfondie sur les moyens déjà mis en place et les moyens de rendre les supports textuels plus inclusifs. Étant étudiante en design graphique, je porte une attention particulière sur le design inclusif, d’ailleurs nous évoluons avec la typographie inclusive des genres mais je voulais parler du design graphique inclusif pour les dyslexiques qui est moins mis en avant. Je côtoies des personnes dyslexiques dans mon entourage, je me suis donc dit qu’il était important de mettre un peu plus en avant ce sujet. Le design graphique qui mêle esthétique et fonctionnalité présente beaucoup de possibilités pour pouvoir répondre aux besoins des personnes dyslexiques. Les designer·euse·s graphiques ont un rôle important à jouer dans ce domaine car iels peuvent créer de nouvelles polices de caractères, des supports visuels etc… De ce fait, j’aimerais aborder le trouble de la dyslexie d’une part par une approche scientifique, une explication des signes qui peuvent alerter et des aides et aménagements qui sont déjà mis en place; ensuite, mettre en avant les projets de designer·euse·s autour de la dyslexie; et pour finir, faire un état des lieux actuel de l’efficacité des projets mis en place. Je vais donc m’intéresser à la problématique suivante : comprendre et analyser le rôle du design graphique envers les personnes dyslexiques et y a-t-il une réelle efficacité?
I- La dyslexie
1. Explication scientifique
Pour commencer, il est important, voire nécessaire de définir la dyslexie et de la comprendre.
La dyslexie est définie par l’OMS comme étant « un trouble spécifique de la lecture. Il s’agit également d’un trouble persistant de l’acquisition du langage écrit caractérisé par de grandes difficultés dans l’acquisition et dans l’automatisation des mécanismes nécessaires à la maîtrise de l’écrit (lecture, écriture, orthographe…). »2 Ce trouble est donc principalement caractérisé par une difficulté à lire, à déchiffrer les mots. La dyslexie est un trouble dont on ne connait pas encore précisément son origine mais on sait qu’elle a des liens avec le développement du cerveau et avec son fonctionnement. D’après la mise en accord de plusieurs chercheur·euse·s, la dyslexie est due à la raison qu’il y ait des ectopies 3 dans le cerveau à cause d’accumulation de cellules qui ne parviennent pas à atteindre leur but. Iels ont pu constater que ces cellules pouvaient soit aller plus loin ou bien même s’arrêter avant. Le plus fréquemment, tout cela se passe dans l’hémisphère gauche du cerveau. Celui-ci traite le langage oral, écrit et fonctionne en noir et blanc. On peut déjà voir une différence entre l’activation des hémisphères entre les personnes dyslexiques et les non-dyslexiques, car celleux n’ayant pas de trouble activent justement l’hémisphère gauche alors que celleux ayant ce trouble activent alors l’hémisphère droit. L’hémisphère droit est spécialisé dans l’image, la vision spatiale et travaille en couleur. Ces différentes organisations du cerveau montrent en effet, que les personnes dyslexiques ont des difficultés lors de l’écrit. Les dyslexiques n’ont pas que des difficultés à écrire ou à lire mais aussi à se concentrer, retenir ce qui vient d’être lu ou dit, retenir des données arbitraires (ex: tables de multiplications) et l’organisation dans l’espace est plus compliqué pour elleux. La dyslexie peut être due à plusieurs facteurs. Premièrement, cela peut être lié à des facteurs génétiques car ce trouble est majoritairement héréditaire. C’est en effet lié à un groupe de gènes qui vont venir perturber l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Quand un parent est dyslexique, il y a 50% de risque que l’enfant le devienne aussi. Deuxièmement, il y a aussi des facteurs environnementaux : lors de la grossesse, comme par exemple, des carences alimentaires, et au moment de l’accouchement, avec une prématurité de l’enfant ou des complications .
2. Signes évocateurs ET comment la détecter
La dyslexie peut être découverte grâce à plusieurs signes qui peuvent alerter. Comme on l’a vu précédemment, la dyslexie est présente dès la naissance. De ce fait, cela peut se révéler avant l’entrée à l’école. Les parents peuvent donc se pencher sur le sujet et observer cela de plusieurs façons. Tout d’abord, voir si dans la famille, il y a des personnes dyslexiques, puisque nous avons vu que c’est un trouble héréditaire. Par la suite, quand les parents vont vouloir leur apprendre le nom des objets du quotidien, les enfants ne vont pas réussir à les nommer ou vont pouvoir dire que quelques sons. Ensuite, avec les comptines, les chansons etc… les enfants vont avoir des difficultés avec le rythme et pourraient avoir du mal à les apprendre par coeur, ou même être incapable de reconnaitre des rimes… Enfin, les enfants peuvent rencontrer des difficultés à reconnaitre leur droite et leur gauche. Lors de l’apprentissage de la langue, ces enfants dyslexiques, vont mélanger les sons dans les mots (orthographe/autographe). Quand iels vont vouloir ranger leurs chambres, iels ne vont pas réussir à s’organiser. Les enfants dyslexiques vont avoir des difficultés à s’orienter dans le temps et dans l’espace. Et puis comme iels réfléchissent plus que la moyenne, iels seront forcément plus fatigués. Avant l’école primaire, dans certaines académies du nord ouest de la France, des outils d’évaluations ont été mis en place pour lutter contre les difficultés langagières (PAL4, dans le Morbihan et PPL5, en Normandie). Lorsque les enfants non-diagnostiqués vont rentrer à l’école primaire, il va y avoir d’autres signes qui vont alerter, comme le fait que certains élèves vont lire moins vite que la moyenne, vont avoir plus de mal à déchiffrer les mots présents dans le texte. Quand iels vont être confronté·e·s à devoir répondre à des règles, lire des consignes, etc…, iels vont être perdu.e.s. Iels ne vont pas réussir à orthographier les mots correctement, les élèves ne vont pas réussir à prendre des notes correctement. Chez les personnes non-diagnostiquées à l’âge adulte, il y a certains signes qui vont être caractéristiques. Ces adultes auront du mal à comprendre tout ce qui est second degré (blagues, etc…). Iels vont éviter ce qui est lié à la planification, vont être submergé devant des choses où il y a beaucoup de textes. Tout cela va engendrer un manque de confiance en soi et une grande exigence envers eux-mêmes.
3. Aides et aménagements déjà disponibles
Durant les cours, les élèves dyslexiques réfléchissent beaucoup plus que la moyenne, quand iels rentrent le soir et doivent faire leurs devoirs, iels y passent 2 à 3 fois plus de temps que les non-dyslexiques. Les enseignants ne s’en rendent pas vraiment compte. Dans le milieu scolaire, il y a des aménagements qui sont mis en place par les équipes pédagogiques et éducatives et le personnel de santé scolaire. Les personnes ayant de très grandes difficultés peuvent bénéficier d’AESH6. Les AESH, vont accompagner les élèves au long de leur cursus, vont les aider en cours en étant à côté d’elleux etc… D’après le site d’information officiel pour les personnes en situation de handicap et leurs aidants, il y a les parcours de rééducation, c’est-à-dire des reformulations, des consignes plus explicites, des photocopies adaptées, des adaptations de la taille de la police de caractères, l’utilisation d’une clé USB, des installations adaptées en classe, des tiers temps lors de diplômes ou de contrôles et un allègement de la charge de travail. Ensuite, il y a les parcours de rééducation, c’est-à-dire l’accès à des séances d’orthophonie et de psychomotricité . Les orthophonistes, vont mettre en place des exercices sur différents points par exemple des exercices phonologiques, ceux-ci vont permettre aux patient·es de reconnaitre des sons (rimes etc…), mais aussi de décomposer des mots par syllabes, pour ce faire, il y a des jeux de cartes et d’autres activités permettant de lier parole et lecture. Il existe aussi des exercices de reconnaissance visuelle où les personnes dyslexiques vont devoir lier mots et images par des objets graphiques tels que des cartes. L’écriture est aussi un moyen pour elleux de retenir l’orthographe des mots mais aussi de les reconnaitre dans un texte pour que la lecture soit plus fluide. De plus, iels ont accès au plan d’accompagnement personnalisé (PAP), au livret parcours inclusif (LPI), aux pôles d’appuis à la scolarité (PAS).
II- Projets autour de la dyslexie
Depuis plusieurs années, des designer·euse·s graphiques se sont intéressés à la question de la dyslexie dans leurs travaux, projets pour permettre de sensibiliser plus de monde sur un sujet assez présent dans notre société mais pas assez écouté.
1. Projets autour de l’affiche
En faisant mes recherches, j’ai sélectionné deux projets de
designer·euse·s graphiques autour de l’affiche, Sydlexia, Making sense
of dyslexia Affiche, Sydlexia, Making sense of
dyslexia dépliée. et There’s nothing comic about
dyslexia.
Affiche, There’s nothing comic
about dyslexia.
Pour le premier projet, Sydlexia, Making sense of
dyslexia est une campagne de sensibilisation pour montrer
comment les dyslexiques perçoivent les mots et les lettres et soutenir
les enfants dyslexiques. Cette campagne a été menée par Sydney Dyslexia, une association australienne qui a pour but de changer les préjugés sur
la dyslexie. Les membres de l’association ont pour objectif de ne pas
réduire la dyslexie à un handicap mais bien de la mettre au rang de
« différence d’apprentissage. ». Ces affiches ont été réalisées par
Mohamed Samir et diffusées en 2017.
Cette campagne est composée d’affiches et de flyers composés de mots d’animaux découpés, fractionnés, de repères de plis disposés sur un
fond de couleur pastel.Affiche, Sydlexia, Making sense of
dyslexia pliée. Ces mots fractionnés permettent d’attirer le
regard du public pour qu’il cherche à se questionner sur ce qu’il y a
d’écrit. Les lettres ressortent grâce au contraste créé avec le fond et
la couleur de ces lettres. Grâce à ces repères, ces affiches sont
destinées à être pliées pour pouvoir recréer le mot qui est présent sur
l’affiche et lui donner la forme de l’animal.
Par exemple sur l’affiche où est écrit le mot « dog » si l’on plie l’affiche, celle-ci
va devenir en la pliant un chien. Cela permet de donner vie à l’affiche
et au mot. C’est une méthode didactique pour les enfants dyslexiques qui
apprennent les mots. Pour réaliser ces affiches, Mohamed Samir dit
s’être inspiré de la manière dont l’association aide les enfants
dyslexiques.
Le deuxième projet, There’s nothing comic about dyslexia
Affiche, There’s nothing comic
about dyslexia., est aussi une campagne de sensibilisation réalisée par
Dyslexia Scotland avec Innocean Berlin et WeTransfer. Dyslexia Scotland
est une association écossaise qui met en avant la dyslexie et qui permet
aux dyslexiques d’acquérir tous leurs droits. Cette campagne a été mise
en place en octobre lors du mois de la sensibilisation à la dyslexie et
met en avant la police de caractère Comic sans MS qui est souvent
utilisée car elle est dite comme plus lisible pour eux. Elle essaie de
remettre en quelque sorte au goût du jour cette police de caractères qui
n’est pas forcément très appréciée dans le monde du design graphique.
Tout d’abord pour créer cette campagne, les membres de l’association
ont demandé à des designer·euse·s du monde entier de créer des polices
de caractères qui mêlent beauté et irrégularité. Par la suite, iels
leurs ont demandé de designer une affiche en utilisant la « Comic sans
Ms ». Chaque designer·euse·s à trouver un moyen de mettre en avant cette
police soit en faisant des jeux de mots, des messages importants ou bien
des mises en page impactantes. Sur ces affiches, il y a un contraste qui
se crée dû au fait de l’utilisation d’un fond coloré et des mots écrits
en noir et l’utilisation d’une touche de couleur dans le texte.
2. Polices de caractères
Pour inclure les personnes dyslexiques, plusieurs designer·euse·s ont créé des polices de caractères qui vont leur permettre de mieux déchiffrer les mots ou bien de permettre de nous rendre compte comment les dyslexiques voient les mots.
2.1. Polices de caractères crées pour aider les dyslexiques
Tout d’abord, nous allons voir les polices de caractères qui vont permettre aux dyslexiques d’arriver à lire sans embuches.
Premièrement, il y a la police de caractères Sylexiad Police de caractères, Sylexiad. qui a été
créée par le Docteur Robert Hillier en 2006, dans le cadre de sa
recherche doctorale. Il a dessiné cette police pour faciliter la lecture
des adultes dyslexiques. Il s’est rendu compte qu’il n’y avait pas ou
peu de polices pour les dyslexiques bien qu’il y avait des
recommandations concernant les polices. Pour ce faire, il a comparé des
polices de caractères existantes et sa création auprès de personnes
dyslexiques et non-dyslexiques.
Ensuite, il y a la police de caractère Dyslexie Police de caractères, Dyslexie. créée par le
graphiste néerlandais Christian Boer étant lui même dyslexique, en 2008.
La particularité de cette police est que chaque caractère est différent, chacun d’entre eux est construit différemment, ils sont uniques. Le fait
qu’ils soient différents permet aux personnes dyslexiques de ne pas
confondre chaque caractère. Les lettres sont aussi assez espacées pour
permettre une lecture plus agréable.
Il a créé cette police dans le cadre de sa thèse de fin d’études. Il
explique qu’il a testé sa police à deux reprises, un fois avec quelques
étudiants de son école et par la suite dans une étude plus scientifique.
Ces études ont démontré que sa police était utile et permettait aux
dyslexiques de ne pas forcément lire plus vite mais de moins faire de
fautes. Cette police peut être téléchargée sur son ordinateur mais elle
est payante.
Pour continuer, il y a OpenDyslexic , créée par Aberlardo
Gonzalez en 2011. C’est une police libre de droit qui comporte une
regular, bold, italic et bold-italic. Chaque lettre est unique
comme la Dyslexie vue juste avant. Les caractères sont composés de
bases épaisses. Les espacements entre les caractères sont plus grands
que les polices dites standards. Quelques changements ont été faits en
2013, il y a eu deux nouvelles versions, la OpenDyslexicAlta et la
OpenDyslexicMono. D’autre part, elle a pu être intégrée dans des
liseuses numériques, et une extension à Chrome a été créée.Police de caractères, OpenDyslexic.
Et pour finir, la police de caractères Inconstant Regular Police de caractères, Inconstant Regular. a
été dessinée par le designer norvégien Daniel Brokstad, en collaboration
avec Dyslexia Scotland et Innocean Berlin suite à la campagne de
sensibilisation présentée dans le point précédent. C’est une police sans
empattements qui cherche à lier modernité et lisibilité pour les
personnes dyslexiques. Ce qui rend cette police unique, c’est qu’elle
est variable et permet donc de s’adapter aux besoins de chacun.e. Cette
police est disponible gratuitement pour être utiliser à un usage
personnel.
2.2. Polices montrant comment les dyslexiques perçoivent les lettres
Suite à la création de plusieurs fontes aidant les personnes dyslexiques certain·es designer·euse·s ont fait le choix de créer des polices permettant aux non-dyslexiques de percevoir la façon dont les lettres sont vues par les dyslexiques.
Une illustratrice suisse, Rocio Egio et le designer indien Pranav
Bhardwaj ont conçu une police s’appelant Dyslexic en 2022 Police de caractères, Dyslexic..
Cette collaboration est née suite à la mise en ligne de la part de Rocio
Egio d’une publication où elle avait décidé de dessiner comment elle
voyait les lettres en tant que dyslexique. Ce post, a attisé la
curiosité de Pranav Bhardwaj qui l’a contactée pour en faire une police
fonctionnelle. Dans cette police, certaines lettres sont inversées, il y
a des couleurs distinctives représentant chaque lettre et l’utilisation
de formes géométriques. L’artiste suisse, a précisé : « Je veux juste
préciser que la police de dyslexie est une représentation de ma façon de
voir les lettres, les mots et les messages. Chaque cerveau dyslexique a
ses propres singularités en ce qui concerne l’interprétation de
l’alphabet. Ce n’est pas une police plus lisible pour mes amis
dyslexiques. Ce n’est qu’un exemple qui vient de ma propre
expérience.7 » C’est aussi une police téléchargeable en ligne
gratuitement.
Quelques années avant, Daniel Britton, un graphiste britannique qui a
été diagnostiqué dyslexique à l’âge de 22 ans, a donc voulu dessiner une
police de caractères, Dyslexia Police de caractères crée par Daniel Britton. qui représente les obstacles de
lecture des lettres des dyslexiques. Pour ce faire, il a décidé de
retirer 40% de chaque lettre, ceci rend les lettres difficiles à lire
voire illisibles ce qui reproduit l’expérience d’une personne
dyslexique. Le fait qu’il manque presque la moitié de la lettre nous
fait lire à peu près à la même vitesse qu’une personne dyslexique et
nous fait rendre compte de la difficulté de vivre cela au quotidien.
III- Études sur l’efficacité des polices créées
Dans la plupart des études que j’ai pu trouver, ce sont les polices OpenDyslexic et Dyslexie qui ont été comparées soit entre elles ou avec d’autres polices de caractères. Ces deux polices ont des points communs, elles ont toutes les deux des formes différentes pour chaque caractère et le crénage8 est plus important.
Pour la police OpenDyslexic, il y a plusieurs études qui ont été faites et j’en ai sélectionné deux. La première est celle menée par Rello et Baeza-Yates en 2013, visant à démontrer si celle-ci améliorerait vraiment la lecture des personnes dyslexiques. Pour se faire, iels ont comparé 12 polices de caractères dont Arial, Times New Roman etc… Cette étude a été réalisée sur 48 personnes âgées de 11 à 50 ans. De ce fait, iels ont mesuré la vitesse et la précision de la lecture. Les résultats ont montré qu’il n’y a pas vraiment eu d’améliorations par rapport aux polices standards dont certaines ont même été plus efficaces. Iels ont aussi pu démontrer que cette police a été appréciée par son design qui diffère entre chaque caractère mais qu’elle n’est pas la préférée. Pour cette étude, on ne peut pas forcément savoir si les résultats sont fiables car un échantillon de 48 personnes es assez peu. La seconde, de pour savoir si elle permettait une vitesse et une précision de lecture plus importante. Elle a été faite sur des élèves de primaire dyslexiques. Pour réaliser cette étude, les élèves ont dû effectuer trois taches, premièrement la dénomination des lettres, la lecture de mots et pour finir une lecture de mots inventés. Les résultats ont démontré que la police, comme l’étude précédente, n’améliorerait pas la vitesse et la précision de la lecture. Les élèves n’ont pas eu de préférence par rapport à cette police.
Dans un second temps, il y a des études qui ont été faites concernant la police de caractère Dyslexie de Christian Boer, j’en ai sélectionnée deux aussi. Pour commencer, il y a une étude s’intitulant « Spécial font for Dyslexia ? », qui vient d’un mémoire de master de l’université de Twente9. Elle avait pour but comme les autres de voir si elle améliorait la vitesse de lecture. Les personnes ont donc demandé à 21 étudiants dyslexiques et 22 étudiants non-dyslexiques de lire des listes de mots et de mots inventés en « Dyslexie » et en « Arial ». Les élèves, ont quand même commis moins d’erreurs en lisant des mots déjà existants, écrits en Dyslexie.
La deuxième étude, nommée « A special font for people with dyslexia : does it work and, if so, why? » , iels ont voulu démontrer si la police était vraiment utile ou si c’était grâce au crénage que la lecture allait mieux s’effectuer. Pour se faire, iels ont demandé à 39 personnes de lire quatre textes avec la même hauteur de x10 mais des espacements variables. C’était dans cet ordre là:
-
1er texte en Dyslexie avec le crénage de base
-
2e texte en Arial avec le crénage de base
-
3e texte en Arial avec le crénage ajusté à celui de la Dyslexie
-
4e texte en Arial avec un crénage plus grand
L’étude a montré que les personnes ont lu 7% de mots en plus par minute avec la police Dyslexie par rapport à la Arial, mais quand celle-ci avait le crénage de la Dyslexie, il n’y avait plus de différence.
Ces études ont donc montré que les personnes dyslexiques préféraient les polices standards sans empattements. Et les polices spécialement créées pour leur trouble pouvaient les aider grâce au crénage et au fait que chaque caractère soit unique et ait des traits contrastés. Mais cela ne peut pas forcément plaire à tout le monde, car la dyslexie est en majorité différente pour chaque personne. Les polices de caractères variables comme Inconstant Regular sont une bonne alternative car elles peuvent être adaptées par la personne qui en a besoin.
La dyslexie touchant une partie de la population, est un obstacle au quotidien pour les personnes concernées. Les recherches qui ont été faites par rapport aux polices de caractères montrent bien qu’il y a eu des efforts importants pour améliorer leur intégrité mais ceux-ci restent encore contrastés. En effet, les polices comme Dyslexie ou encore OpenDyslexic ne sont pas vraiment plus efficace que la police de caractères Arial, ce qui serait mieux, c’est qu’elles soient variables pour qu’elles puissent s’adapter aux besoins de chacun·e. D’une autre part, le design graphique, est aussi utilisé pour les campagnes de sensibilisation avec « Sydlexia » et « There’s nothing comic about dyslexia ». Le design graphique a donc une importance dans la mise en lumière de ce trouble de la lecture et de l’écriture en créant des solutions pour transformer l’accès à l’information pour ces personnes. Malgré toutes ces solutions, il faut encore en chercher pour créer des systèmes qui permettent de mieux s’adapter aux besoins des personnes dyslexiques.
Sitographie
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Pouhet, Alain. S’adapter en classe à tous les élèves dys : dyslexies, dyscalculies, dysphasies, dyspraxies, TDAH. SCÉRÉN, 2011.
Sauvageot, Béatrice, et Jean Métellus. Vive la dyslexie. Éditions Nil, 2002.
Organisation Mondiale de la Santé ↩︎
Valérie DUBAND, « La dyslexie : qu’est-ce que c’est ? – DYSMOI - Valérie DUBAND – Coaching », 29 novembre 2019, https://
dysmoi . ↩︎.fr/la ‑dyslexie ‑qu ‑est ‑ce ‑que ‑c ‑est/ Amas de cellules gliales et de neurones, qui, au cours du développement embryonnaire, n’ont pas migré correctement ↩︎
Plan académique langage ↩︎
Plan Prévention langage ↩︎
Accompagnant·e des élèves en situation de handicap ↩︎
« A typeface that captures the dyslexic reading experience », https://
www . ↩︎.stirworld .com/see ‑features ‑a ‑typeface ‑that ‑captures ‑the ‑dyslexic ‑reading ‑experience Espacement entre les lettres ↩︎
Université se situant dans la ville d’Enschede aux Pays-Bas ↩︎
Cela correspond à la hauteur de la lettre x dans une fonte, c’est à dire la hauteur des autres lettres sans ascendantes, ni descendantes ↩︎