AUJOURD’HUI, DJ ET ASSOCIATIONS DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES S’UNISSENT ET INTERPELLENTLA PROFESSION.
“Les lieux de nuit sont nos lieux de travail. Nous exigeons lamise en place d’environnements de travail plus sains et sécurisés.”
Le 20 juin dernier, Paloma Colombe partage un post sur son compte Instagram dénonçant le traitement sexiste qu’elle a subi lors d’un DJ set à Paris. Symptomatique d’un problème de grande ampleur, cette prise de parole reçoit des dizaines de milliers de réactions et est reprise par l’ensemble de la presse spécialisée et généraliste, de Tsugi à France Info. Depuis 5 ans, la part des DJ femmes et minorités de genre au sein des programmations des festivals et des clubs augmente*, malgré ça, nous sommes encore trop souvent victimes de violences sexistes et sexuelles lors de nos prestations de la part de professionnel·les comme de membres du public.
Attouchements non consentis, remarques et injonctions sur le physique, remise en question permanente des capacités techniques, attitudes condescendantes, sexualisation, regards insistants, propositions ou blagues sexuelles non désirées, différence de cachet entre artistes de même notoriété : ces faits sont encore trop communs, normalisés et invisibilisés dans le milieu de la musique et du DJing. Les chiffres parlent : selon les études publiées ces deux dernières années, 82% des artistes femmes et personnes non binaires déclarent avoir rencontré des discriminations liées à leur genre* et 67% des femmes DJ se sentent obligées, pour leur carrière, d’avoir un “physique avantageux”, contre seulement 14% des hommes*.
Les lieux de nuit et événements festifs sont de magnifiques espaces de libération, de communion et de partage, mais ce sont aussi nos lieux de travail. Nous exigeons un changement et la mise en place d’environnements de travail plus sains et sécurisés.
Le harcèlement sexuel et sexiste, les agressions sexuelles, la décrédibilisation, le tokénisme* ne sont plus acceptables : en 2023, notre profession doit se remettre en question et prendre ses responsabilités. Les associations de sensibilisation et lutte contre les violences sexistes et sexuelles en milieu festif existent, les formations aussi*.
Chaque personne doit pouvoir évoluer dans son art et son métier en se sentant à l’aise et en sécurité, quel que soit son genre mais aussi son orientation sexuelle, sa condition ou capacité physique, son origine ethnique ou géographique, son âge.
“Le harcèlement sexuel et sexiste, les agressions sexuelles, la décrédibilisation, le tokénisme ne sont plus acceptables.”
DANS CETTE PERSPECTIVE, NOUS, DJ ET ASSOCIATIONS DE PRÉVENTION CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES EN MILIEU FESTIF, ÉTABLISSONS UNE FEUILLE DE ROUTE, CLAIRE ET CONCRÈTE, POUR ATTEINDRE NOTRE OBJECTIF.
Lien vers le manifeste
Des documents téléchargeables, mis gratuitement à la disposition de tout·e professionnel·le du secteur de la
musique et du spectacle vivant, souhaitant perfectionner ses pratiques. Ceci inclut des protocoles de safety*
pour améliorerl’accueil des artistes et une charte-type de bienveillance pourles organisateur·ices.
L’organisation de cercles d’échange en mixité choisie, femmes et minorités de genre, à destination des
professionnel·les de la musique. Ces cercles* ont pour but de libérer la parole et de réfléchir collectivement à
des solutions.
Un appel à l’action afin que les différentes filières liées au spectacle vivant mettent en place des mesures de
prévention concrètes sur le terrain. Une feuille de route détaillée par filière sera présentée le 17 octobre
prochain et sera disponible surle site de Consentis.
Réinventer la Nuit: une initiative de Consentis, Paloma Colombe, Anaco, Bambi, Domi.