La révolution et la fête

2017, année du centenaire de la révolution d’Octobre, fut une excellente occasion de commémorer cet événement d’une importance historique majeure et, en général, de réfléchir sur le phénomène de la révolution. À ce sujet, nous avons décidé d’analyser des métaphores célèbres de la révolution qui apparaissent fréquemment dans la littérature marxiste. L’une d’elles est de Marx, l’autre de Lénine.

Dans son ouvrage Les luttes de classes en France 1848-1850 (1850), Marx compare les révolutions à des « locomotives de l’histoire »  [1]. Il arrive à cette conclusion, en observant les changements sociaux rapides survenus en France pendant les années révolutionnaires de 1848-1850, particulièrement d’après les expériences amères que la classe paysanne avait faites de l’exercice du droit de suffrage et les déceptions qui, dans la précipitation révolutionnaire, coup sur coup, s’abattaient sur elle  [2].

Il est remarquable que, plus d’un demi-siècle plus tard, Lénine reprenne la métaphore de Marx en reproduisant sa phrase dans son ouvrage Les deux tactiques de la social-démocratie dans une révolution démocratique (1905). Les révolutions, disait Marx, sont les locomotives de l’histoire  [3], écrit Lénine, qui peut déjà s’appuyer sur l’expérience de la première révolution russe. Celle-ci a confirmé la conclusion de Marx selon laquelle les révolutions accélèrent la transformation sociale nécessaire.

En outre, cette expérience inspire Lénine dans sa propre vision des révolutions. Pour lui, la révolution est la fête des opprimés et des exploités. Jamais la masse populaire ne peut se montrer un créateur aussi actif du nouvel ordre social que pendant la révolution. En ces époques, le peuple est capable de faire des miracles, du point de vue étroit, petit-bourgeois, du progrès gradué  [4].

Ainsi, en 1905, Lénine introduit une nouvelle métaphore de la révolution qui, depuis lors, s’est installée dans la littérature marxiste à côté de la fameuse métaphore de Marx. Comme Marx, Lénine a formulé sa métaphore en observant la situation révolutionnaire actuelle. À notre égard, il utilise l’image de la fête pour célébrer l’enthousiasme révolutionnaire du peuple, qui contraste avec la passivité des dirigeants de partis opportunistes. Certains d’entre eux, « les populistes émeutiers, les anarchistes et les “économistes” pouvaient en conclure à la négation ou à l’amoindrissement de la lutte pour la liberté »  [5]. Seule une fraction de la social-démocratie, dirigée par Lénine, a insisté pour « l’accomplissement conséquent »  [6] de la révolution démocratique. C’est pourquoi Lénine encourage ses dirigeants à devenir plus actifs. « II faut encore que les dirigeants des partis révolutionnaires sachent à ces moments-là formuler leurs tâches avec plus d’ampleur et de hardiesse ; il faut que leurs mots d’ordre devancent toujours l’initiative révolutionnaire des masses, lui servant de phare, montrant dans toute sa grandeur et dans toute sa beauté notre idéal démocratique et socialiste, indiquant le chemin le plus court et le plus direct vers une victoire complète, absolue, décisive  [7]. »

Ces objectifs révolutionnaires ne sont pas acceptables pour les dirigeants opportunistes, qui ont tellement « peur de la révolution et du droit chemin », qu’ils préfèrent « des voies détournées, des biais, des compromis »  [8]. Lénine, cependant, croit que le peuple révolutionnaire choisira une voie révolutionnaire et instituera « la dictature démocratique révolutionnaire du prolétariat et de la paysannerie »  [9]. Mais pour atteindre ces objectifs titanesques, il faudra mettre « à profit cette énergie des masses en fête, cet enthousiasme révolutionnaire »  [10]. La négligence de cette énergie festive du peuple s’apparenterait, selon Lénine, à de la lâcheté ou à une trahison envers la révolution.

Appréciant le sens unique de l’ambiance festive du peuple révolutionnaire, Lénine n’oublie pas la réalité, qui est opposée à la fête. C’est la réalité de la vie quotidienne. Bien que Lénine n’ait pas abordé le problème de la vie quotidienne, comme le font certains philosophes et sociologues (par exemple Weber, Simmel), il a reconnu la dichotomie fondamentale entre le quotidien et le non-quotidien (le festif). Parce qu’il est arrivé à cette dichotomie dans le cadre de son activité politique, il la décrit dans son travail comme une confrontation de deux attitudes politiques. Il semble qu’il avait tracé une ligne de démarcation politique entre le quotidien et le non-quotidien. Cependant, il ne le fait pas délibérément, peut-être même qu’il ne le réalise pas. Mais il en est ainsi : le quotidien chez Lénine est représenté par les opportunistes, alors que le non-quotidien (la festivité) est représenté par ceux des représentants de la social-démocratie qui insistent sur une lutte révolutionnaire rigoureuse.

Donc, la révolution devient l’incarnation du non-quotidien sous la forme de fête, tandis que tout ce qui est non révolutionnaire relève du quotidien, non festif. Le quotidien semble se distinguer totalement de la révolution. Pour s’en convaincre, il faut regarder ce passage de Lénine, où il suggère à certaines personnes « d’attendre la fin de la révolution, quand la fête sera passée, quand le travail quotidien aura recommencé, quand sa façon de voir quotidienne et bornée ne sera plus une dissonance aussi odieuse, et ne déformera plus aussi monstrueusement les tâches de la classe d’avant-garde »  [11].

Comme on peut le voir, Lénine émet des réserves sur le « voir quotidien », plus précisément, sur la conscience ordinaire, qui est une vision limitée des choses. Mais cela ne signifie pas qu’il ignore la vie quotidienne comme une réalité. Bien qu’il ne considère pas la vie quotidienne comme une sphère particulière de la société, il la comprend comme un mode spécial de notre existence qui alterne avec le mode révolutionnaire. Ces deux modes sont fondamentalement opposés. Lénine évoque cette opposition par l’image du « vaisseau de notre Parti » qui « court plus de périls pendant l’orage que pendant la calme “traversée” du progrès libéral »  [12].

Il est clair que la navigation pendant l’orage représente la révolution, tandis que la vie quotidienne n’est que « la calme traversée », d’une existence paisible. Cette quotidienneté bourgeoise suscite une forte aversion chez Lénine.

Il est clair que la navigation pendant l’orage représente la révolution, tandis que la vie quotidienne n’est que « la calme traversée », d’une existence paisible. Cette quotidienneté bourgeoise suscite une forte aversion chez Lénine.

Lénine, cependant, donne non seulement une image artistique de cette opposition, mais révèle aussi son contexte politique. D’un côté, il y a les sociaux-démocrates qui luttent pour l’établissement d’une dictature démocratique révolutionnaire. Et face à eux se trouvent les dirigeants opportunistes, qui ont quitté le chemin révolutionnaire et qui ont consciemment préféré « la calme traversée et le chemin sans danger »  [13] de l’« opposition parlementaire ».

Selon Lénine, des comportements similaires, même au stade révolutionnaire ne méritent qu’une condamnation. C’est pourquoi il s’oppose aussi aux opportunistes pour leurs efforts visant à réorienter l’activité du peuple révolutionnaire vers le « modeste travail quotidien »  [14]. Pour Lénine, c’est une manière de détourner la masse révolutionnaire de la lutte implacable et « sans défaillance pour le droit chemin, pour le chemin décisif »  [15], qui doit conduire à la victoire de la révolution démocratique.

Quant à Lénine lui-même, il est évident qu’il préfère la non-quotidienneté révolutionnaire festive à la quotidienneté paisible. Il privilégie la fête révolutionnaire. En ce qui concerne la fête donc, il faut remarquer que le concept même de fête est complètement modifié par le contexte de la révolution. Inspiré par celle-ci, Lénine s’est rapproché, concernant le concept de fête, d’autres positions que celles qui seront développées plus tard par la sociologie de la vie quotidienne. Cette dernière considère la fête comme l’opposé de la vie quotidienne, qui est réduite au travail éreintant. Alors la fête devient surtout une occasion d’inactivité, sous forme de repos, de détente, de « fainéantise », ou encore d’amusement de nature ludique ou orgiaque. Contrairement à ce point de vue, Lénine souligne surtout dans la fête, qui émerge grâce à la révolution, l’aspect d’activité créatrice des masses, se déroulant pendant les événements révolutionnaires. Le fait que le peuple révolutionnaire participe directement aux transformations sociales radicales de la société rend la vie quotidienne extraordinaire (« Jamais la masse populaire ne peut se montrer un créateur... »), voire miraculeuse (« le peuple est capable de faire des miracles »), et enfin même festive. Ainsi, la quotidienneté ordinaire, grise et ennuyeuse, se transforme sous nos yeux en non-quotidienneté révolutionnaire. Donc, la révolution, comme fête, devient plutôt l’incarnation d’un activisme enthousiaste et d’un effort laborieux, plutôt qu’une affaire de repos ou de détente.

Cependant, en 1905, Lénine n’a pas encore réfléchi au contenu spécifique de la « fête des opprimés et des exploités », qu’il compare à la révolution. Il ne précise pas les caractéristiques et les éléments spécifiques de la fête, à part qu’elle produit une énergie énorme et réveille un formidable enthousiasme chez les personnes qui la célèbrent. À ce moment-là, il suffit que le concept de fête soit le terme emblématique, qui incarne la joie et la détente. Pour lui, les événements qui suivent la révolution d’Octobre confirmeront la véracité de sa métaphore festive. C’est justement le sujet développé par Lénine dans son célèbre article « Les tâches immédiates du pouvoir des Soviets » (avril 1918). Lénine y décrit très précisément « la mentalité d’un représentant moyen, sorti des rangs de la masse laborieuse et exploitée »  [16]. Lénine souligne qu’avant « la Révolution d’Octobre il n’avait jamais eu l’occasion de constater pratiquement que les classes possédantes, exploiteuses, lui aient vraiment sacrifié, cédé quelque chose de véritablement sérieux […]. Il ne l’a vu qu’après le 25 octobre 1917, quand il a pris tout cela lui-même par la force  [17]. […] » « On conçoit, continue Lénine, que, pendant un temps, toute son attention, toutes ses pensées, toutes les forces de son âme, n’aient visé qu’à une chose : souffler, se redresser, prendre son élan, se saisir des biens les plus immédiats que la vie pouvait lui offrir et que lui refusaient les exploiteurs, aujourd’hui déchus »  [18]. Ceci est essentiellement une description précise et détaillée des réactions d’une personne qui ressentirait non seulement une libération psychologique mais aussi physiologique, ressemblant beaucoup au mouvement d’un long ressort comprimé et soudainement libéré. On peut supposer que cette explication a également formé le contenu de la festivité révolutionnaire, que Lénine avait théorisé pendant la première révolution russe.

En ce qui concerne les révolutions russes de l’année 1917, Lénine n’utilise plus la métaphore de la fête à leur égard. Il ne le fait même pas dans le cas de la révolution de Février, que l’historien américain Crane Brinton décrit dans son livre Anatomy of the Revolution comme stade de la « lune de miel »  [19] de la révolution russe de 1917. De même, Lénine n’applique plus la métaphore de la fête à l’égard de la révolution d’Octobre. Cela ne signifie-t-il pas qu’il abandonne sa métaphore après 1905 ? Absolument pas. Au contraire, il conserve son idée de révolution comme fête, mais sous une forme implicite. Et la réalité postrévolutionnaire en Russie lui permet de confirmer cette idée, qui jusqu’ici était plus ou moins hypothétique. Il l’adapte même au contexte postrévolutionnaire de la société russe. Nous avons déjà vu comment il a reconnu au membre ordinaire de la société le désir de « se saisir des biens les plus immédiats que la vie pouvait lui offrir ». Cela témoigne d’un changement considérable dans l’approche de Lénine par rapport à la fête, qui est inspirée par la révolution. Cependant, alors que Lénine en 1905 insiste surtout sur les activités créatives des masses et pense qu’elles sont une source réelle de sentiments de fête, en 1918, il n’hésite pas à voir dans ces comportements, des motivations hédonistes, qui poussent les personnes à rechercher le plaisir. Mais dans ce cas, une autre forme de « célébration » révolutionnaire est en train d’émerger, ce qui peut affecter négativement l’économie de la République soviétique. « On conçoit, écrit Lénine, qu’il faille un certain temps pour qu’un simple représentant de la masse puisse non seulement voir et se convaincre, mais encore sentir par lui-même qu’on ne saurait tout bonnement “saisir”, rafler, faire main basse, que cela aggrave la ruine et mène le pays au désastre, à un retour des Kornilov  [20]. »

Ainsi, toute humeur hédoniste des masses populaires ne durerait pas longtemps et exigerait l’observance de la discipline du travail. En même temps, cela n’exclurait pas un certain plaisir des travailleurs eux-mêmes dans la participation aux activités de renouvellement de la société russe. C’est précisément « l’énergie festive des masses et leur enthousiasme révolutionnaire » qui sont utilisés dans la lutte révolutionnaire. Lénine peut-être pour la première fois a formulé le concept de « l’enthousiasme révolutionnaire » des masses dans son ouvrage Deux tactiques de la social-démocratie dans la révolution démocratique. Cela concerne aussi le concept d’énergie. Ces deux concepts constituaient essentiellement, en 1905, le contenu du concept de la fête inspirée par révolution. Il était donc très naturel qu’ils soient devenus les concepts transversaux dans la caractérisation de l’état psychologique des masses lors de révolution de 1917. L’enthousiasme révolutionnaire pour Lénine semble être différent de formes d’enthousiasme telles que l’ardeur au travail ou l’extase religieuse. Il se manifeste par la volonté du peuple de contribuer à la démolition d’une « superstructure politique obsolète », ainsi qu’à la construction d’une superstructure nouvelle.

Il faut souligner que, dans ses analyses de la situation politique en Russie pendant les années 1905-1917, Lénine a toujours suivi non seulement les aspects politiques, mais aussi psychologiques. Bien qu’il ne soit pas psychologue, il s’intéresse à la dynamique de l’état émotionnel des différentes couches de la population russe. Dans ce contexte, il s’attache particulièrement au potentiel énergétique du prolétariat russe qui, selon lui, devrait devenir l’hégémon de la prochaine révolution en Russie. Pour Lénine, il est très important de savoir, si le prolétariat dispose d’assez d’énergie pour parvenir à une révolution réussie. Selon lui, pendant la période révolutionnaire, le prolétariat peut développer une énergie cent fois plus grande qu’en temps ordinaire. C’est la raison pour laquelle, durant cette période, nous trouvons dans les textes politiques de Lénine, non seulement le terme d’énergie, mais aussi les notions d’émotion, de passion, et d’enthousiasme. Très fréquentes chez Lénine sont aussi des expressions comme bouillonnement social, fermentation, excitation, etc. Ce sont des concepts qui sont très proches de « l’effervescence » d’Émile Durkheim. Mais chez Lénine ces termes apparaissent totalement indépendamment de Durkheim. Il en vient lui-même à définir les caractéristiques psychologiques, qu’il applique dans son travail politique. En ce sens, il n’était influencé ni par la sociologie ni par la psychologie de son temps.

Quant à Durkheim, il souligne également la dépendance entre l’effervescence et les « périodes historiques » (en fait les périodes « révolutionnaires ou créatrices ») dans lesquelles « les individus se recherchent, s’assemblent davantage : il en résulte une effervescence générale »  [21].

La sociologie française développe également ces idées. Ainsi, Jules Monnerot conçoit dans sa Sociologie de la révolution (1969) le concept de l’effervescence révolutionnaire et décrit la phase d’effervescence, pendant laquelle « les masses jouent un rôle de premier plan »  [22] « Il semble, écrit Monnerot, que ce soit la masse qui de tout son poids fait céder les obstacles. On ne parle pas de révolution là où manque cette phase d’effervescence  [23]. » Monnerot suppose que dans les révolutions l’effervescence « est une phase, un moment, c’est-à-dire qu’elle a une fin, comme elle a eu un commencement »  [24]. Le destin de la révolution est étroitement lié à l’effervescence ainsi qu’a sa retombée. C’est pourquoi Lénine, à ces temps-là, a suivi avec inquiétude la retombée de l’énergie du prolétariat révolutionnaire, ainsi que sa fatigue et son épuisement.

Le sujet de l’effervescence révolutionnaire est également abordé par Michel Maffesoli dans son livre La violence totalitaire (1994). Il en vient à conclure qu’« une des formes de cette effervescence, ce que l’on appelle la fête, a souvent été liée à la révolution... »  [25]. Il suit un certain paradigme lui permettant de maintenir son propre point de vue. Il ne considère pas la révolution comme quelque chose qui se transforme en « fête des opprimés et des exploités », parce qu’il perçoit la révolution et la fête comme des phénomènes séparés. La révolution « est une forme sociale »  [26], quant à la fête, elle « est un élément primordial de la vie sociale »  [27]. C’était l’occasion de comparer ces objets et de trouver « leurs caractères communs », comme « l’exaltation, l’excès, la transgression »  [28]. Ce sont les caractéristiques plutôt psychologiques et anthropologiques que politiques ou socio-économiques. Et bien que la révolution soit surtout un phénomène politique, Maffesoli l’aborde du point de vue de l’anthropologie culturelle. Cette position lui permet de trouver les aspects positifs et constructifs dans les phénomènes de la révolte ou de la violence.

Selon Maffesoli, « fête et violence, fête et révolte ont une fonction de fondation, elles restaurent la “communion” sociétale, elles recréent le “Nous” initial, qui fonde telle ou telle organisation d’individus, et ce par le biais du rite, du sacrifice qui purifie »  [29]. Quant à la révolte, elle « n’est pas la négation d’un principe d’ordre, d’un principe d’ordonnancement social comme elle en donne apparence, mais est au contraire plus profondément fondée sur la réalité de la différence, sur la reconnaissance de l’altérité, elle fonde symboliquement l’architectonique sociale qui fonctionne sur la différence, sur la pluralité et pourquoi ne pas le dire sur l’inégalité »  [30].

On voit que Maffesoli cherche les structures plus profondes de notre existence humaine. Puis il découvre dans la révolution et dans la fête « la cristallisation de ce qui, comme rêve éveillé, attente, utopie, se retrouve régulièrement dans les divers soulèvements des peuples »  [31]. La cristallisation spontanée est pour lui « la forme primaire de ce qu’après Bataille on peut appeler la souveraineté sociale. C’est ce qui peut faire dire que ce rituel instaure la collectivité  [32]. »

Enfin, rappelons-nous que pour Lénine la révolution n’était pas seulement la destruction violente de l’ordre ancien, mais surtout la création d’un nouvel ordre. Sa construction serait aussi la fête pour les masses révolutionnaires. Mais nous n’allons pas comparer les attitudes de Maffesoli et de Lénine, parce que leurs croyances se développent sous l’influence de paradigmes différents.

Quant à Lénine, il est totalement le prisonnier du paradigme politique, il est entièrement absorbé par l’objectif de faire la révolution prolétarienne, la révolution socialiste. Maffesoli, cependant, soulève des objectifs politiques immédiats, il est gouverné par des considérations anthropologiques intemporelles. Mais, dans les deux cas, c’est une création, une cristallisation de la nouvelle organisation de la vie individuelle, du nouvel ordre social, qui est au cœur de leur pensée.

Lien vers la revue
"La rvolution et la fête, écrit par Dilbar Alieva