Artiste Franco-canadien, precurseur du net art Issu d’une génération d’artistes ayant émergé avec l’apparition du Web au cours des années 1990, Grégory Chatonsky a toujours eu un coup d’avance : sur l’art numérique ou sur l’IA, qu’il manie d’un point de vue créatif depuis 2009. Pour comprendre cette faculté à rendre accessible les recoins les plus biscornus de son imaginaire, il faut remonter en 1985. Grégory Chatonsky a alors quatorze ans, se dit assez punk, fasciné par le dessin, « pas du tout geek ou matheux », mais ressort du Centre Pompidou avec une conviction : l’exposition qu’il vient de voir, Les immatériaux, lui a donné envie de créer des choses avec un ordinateur. À la fin des années 1990, le jeune homme fait ainsi partie de la première génération des Beaux-Arts de Paris à passer ses diplômes sur Internet. Le Net Art devient alors une obsession, de même que tout ce qui crée un dialogue entre l’art et les technologies, avant qu’un deuxième événement ne vienne à nouveau chambouler ses perspectives. « Après le 11 septembre 2001, j’ai commencé à m’intéresser davantage au lien entre la technique et la matière. Je vois alors la guerre réapparaître en Occident, et je m’intéresse illico à la destruction, à la beauté des ruines, à la pollution, aux déchets, à cette notion d’extinction si présente au sein des obsessions contemporaines ». il va par la suite fonder, avec Karen Dermineur, Incident.net. Un des premiers collectifs de Netart en France, en 1994.De 1994 à 1999, les travaux d'Incident.net développent une esthétique propre au réseau. Hébergé sur le serveur Panoramix de La Sorbonne, le site du collectif devient autonome en 1997 et héberge depuis des travaux artistiques en réseau.
Grégory Chatonsky se souvient qu’enfant il voulait être peintre et qu’il a renoncé devant la difficulté… Il décrit un de ses projets artistiques hybrides mettant en lien le travail d’automatisation de la machine et la réappropriation humaine. Comme pour ses collaborations avec d’autres artistes, celles avec les machines lui permettent de créer quelque chose que ni lui ni l’intelligence artificielle n’est capable de faire seul. Il parle de co-dépendance…
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"En utilisant la fonction d’inpainting d’un logiciel d’IA pour générer le hors-cadre d’une image, j’ai généré des complétions à ces fragments, en superposant plusieurs époques, styles et continents. En effet, l’espace latent d’une IA, qui contient des statistiques vectorisées et est une immense mémoire de traces humaines, rend de telles rencontres possibles. J'ai modélisé certaines de ces images afin de pouvoir les imprimer et les ajouter à des reproductions de sable des artefacts originaux, récupérant ainsi le passé en le complétant avec d'autres époques et cultures, déplaçant l'archéologie du passé vers une autre temporalité, fruit de temps et de lieux multiples."
SOURCES: