en tant que designeuse graphique, je suis partie du constat que la communication visuelle à la campagne était pauvre, voire identique à celle des villages voisins ¶ D’abord, pour déterminer ce qui relève du rural ou de l’urbain, l’INSEE définit une limite en fonction du nombre d’habitants. Même si cette division admet des exceptions, au-dessous de deux mille âmes, la commune est considérée comme rurale. ¶ La dernière division, le graphisme “d’amateur” engrange, elle, peu d’argent ; elle est le plus souvent locale, occasionnelle, non rémunérée, reste dans un cercle d’amis, de collègues, de quartier. Les acteurs de ce graphisme ne savent pas toujours ce qu’est un « graphiste », ils n’ont pas de point de vue théorique sur cette pratique, ni de savoir faire professionnel. Ils pratiquent cette discipline sans forcément en être conscients, simplement par besoin, par envie ou par manque de moyen ¶ Selon la même source, l’espace rural « regroupe l’ensemble des petites unités urbaines et communes rurales n’appartenant pas à l’espace à dominante urbaine […]. Cet espace est très vaste, il représente 70 % de la superficie totale et les deux tiers des communes de la France métropolitaine ». En France, le village est donc une agglomération rurale ou une commune rurale où ses habitants sont des Ruraux ou des villageois. ¶ Les zones rurales sont à l’ombre des métropoles mondialisées ¶ À travers ce mémoire je m’interroge sur les spécificités de la ruralité, en particulier sur la manière dont la population, les associations et la municipalité communiquent. Je questionne ainsi l’influence de la communication sur la qualité de l’identité du village et la nature des relations sociales entre les habitants. ¶ Coexistent ainsi, dans les pages du livre, le « texte lu» et le « texte vu», qui ne peuvent être perçus que de manière indépendante: lire suppose de « voir sans voir», c’est-à-dire sans scruter la forme des caractères qui composent les mots et les phrases déchiffrés ; inversement, pour juger de l’aspect ¶ Cependant, rares sont les communes rurales qui bénéficient d’un lieu de rencontre dans lequel on peut se rendre régulièrement. Un bar associatif est une démarche qui émane d’un groupe d’individus, il renforce matérialise les liens sociaux existants. ¶ dans la durée par un dispositif pérenne ¶ Cependant cet espace pensé de manière éphémère pose problème sur la durée ¶ il est envisageable d’exploiter une partie de l’espace public, indépendamment d’un bâtiment ¶ La ville est un espace de partage qui regorge de nombreuses institutions contrairement à la campagne, plus en marge, où rien n’est visible ¶ À la campagne, le choix dans les loisirs, activités et institutions est quasi nul ¶ En l’occurrence, comme y invite le titre de l’exposition, il s’agit pour le visiteur de voir cet objet utilitaire comme une image, c’est-à-dire comme le fruit de choix plastiques, en prêtant attention par exemple à la forme de ses caractères typographiques ou à ses modalités de représentation schématique voir cet objet utilitaire comme une image, c’est-à-dire comme le fruit de choix plastiques, en prêtant attention par exemple à la forme de ses caractères typographiques ou à ses modalités de représentation schématique ¶ Les graphistes auteurs sont ceux dont le travail reste le plus connu et le moins vu car ils appartiennent à une sphère plus prestigieuse composé de grandes marques ou d’institutions culturelles qui rendent leurs évènements et le travail du graphiste très restreint ¶ Matali Crasset l’introduit en zones rurales et périurbaines avec son camion MuMo Il s’agit d’un musée mobile modulable qui diffuse les collections d’art contemporain du Frac. Ce camion culturel offre la possibilité aux visiteurs d’avoir une approche de l’art contemporain par les expositions proposées à l’intérieur ¶ L’attractivité de la ville est souvent plus nette par la quantité de divertissements, de commerces et d’institutions en son sein. Par la mobilité partagée, une facilité d’accès aux activités et divertissements qu’offre la ville est établie. Les banlieues et autres quartiers résidentiels, plus proches des zones urbaines dynamiques, ont aussi la possibilité d’accéder à cette distraction. Cependant,les transports en commun n’existant pas voire très peu en zone rurale, les villageois sont très dépendants d’une forme de mobilité motorisée individuelle pour accéder aux zones d’attractivités les plus importantes ¶ Dans ses Îles à Gratter, en collaboration avec l’illustrateur Bonnefrite, la graphiste invite les enfants à gratter du mobilier modulaire avec leurs ongles pour s’exprimer et laisser leur trace. Au fur et à mesure que le revêtement noir est gratté, des motifs et des couleurs apparaissent. Le mobilier est de nouveau recouvert par le revêtement pour réitérer l’opération lorsqu’il est entièrement enlevé. ¶ Il faut favoriser les échanges entre différentes personnes d’un même territoire par des dispositifs mis en place dans un espace précis et stratégique, propice à la rencontre. Dans un village, il peut s’agir d’un espace public en extérieur ou d’une place. ¶ Par ailleurs, par le fait que les habitants d’un village ont comme objet commun leur territoire, comment l’identité de celui ‑ci peut ‑il agir sur l’intégration des habitants au sein de la commune ? Quelle forme prend l’identité d’un village ? La communication visuelle présente au village n’a t-elle pas quelques faiblesses ? ¶ D’abord, c’est un graphisme vernaculaire que l’on associe aux villages ruraux, notamment par les lettrages peints à la main, savoir-faire artisanal de la fin du XIXe siècle ¶