Introduction
Comme beaucoup de lecteurs, lorsque j’entre dans une librairie, je vais vers les livres ayant une couverture qui m’attire. Une absence de couleurs, de textures ou de sensations tactiles dans un livre a tendance à m’ennuyer et à me détourner de ma lecture. C’est pourquoi je me suis tournée vers les livres d’artiste. Ils représentent pour moi une vaste source de créativité expérimentale. Mon intérêt vient aussi des méthodes de confection de ses livres. Comme le souligne si bien Anne Moeglin-Delcroix 1 dans son livre « Esthétique du livre d’artiste », le livre d’artiste ne se réduit pas à un simple livre illustré ou à un recueil d’images avec du texte. C’est une œuvre où les éléments visuels et textuels interagissent pour offrir au lecteur une expérience esthétique nouvelle, interactive. Mes recherches se sont dirigées vers le matériau du textile laissant place à une multitude de techniques assez rares lorsque l’on parle de livre. Pendant mes recherches, j’ai été surprise de constater que la plupart des personnes réalisant ces livres étaient des femmes. L’utilisation des supports textiles dans la création artistique a évolué au fil du temps pour devenir un terrain fertile où les artistes, en particulier les femmes, ont trouvé un moyen d’exprimer leur identité, leurs préoccupations et leurs récits personnels. Les artistes peuvent créer des expériences multisensorielles engageantes qui invitent le spectateur à interagir physiquement avec l’œuvre. Pour éclairer cette exploration, nous nous appuierons sur les travaux et les idées novatrices d’Anne Moeglin-Delcroix, spécialiste renommée dans le domaine des livres d’artiste et des pratiques artistiques contemporaines, ainsi que sur trois œuvres précises.
Ce mémoire se propose d’analyser les matériaux textiles dans la création de livres d’artiste en tant que support de création et comme médium artistique féminin.
1. Les supports textiles dans l’art contemporain féminins
a. Le livre d’artiste
Anne Moeglin-Delcroix est l’une des premières chercheuses à avoir consacré une attention soutenue à l’étude des livres d’artistes. Son travail a contribué à faire reconnaître ces objets comme des œuvres d’art à part entière et à les intégrer en tant que recherche artistique. Dans son livre « Esthétique du livre d’artiste » (1997), elle définit le livre d’artiste comme une œuvre autonome, allant au-delà des simples catalogues ou des publications. Pour elle, le livre d’artiste est avant tout une œuvre d’art en soi. Il se détache de la simple documentation d’œuvres visuelles et devient un médium à part entière, capable de créer une expérience esthétique unique. Elle insiste sur l’idée que le livre d’artiste doit être envisagé dans sa globalité, intégrant étroitement le contenu visuel et textuel avec le choix du papier, de la reliure, de la typographie, et d’autres aspects matériels.
Chaque élément contribue à l’esthétique générale de l’œuvre. Elle considère le livre d’artiste comme un objet interactif, invitant le lecteur à une participation active. La manière dont le lecteur interagit avec le livre, tourne les pages, et absorbe l’information visuelle et textuelle est essentielle à la compréhension de l’œuvre. Elle souligne l’importance de la dimension temporelle dans la lecture d’un livre d’artiste. La séquence des pages, le rythme de la narration, et la progression de l’histoire visuelle contribuent à la construction d’une expérience unique et spécifique à ce médium. En résumé, sa vision du livre d’artiste le considère comme une œuvre d’art totale, transcendant les limites traditionnelles de la publication pour offrir une expérience esthétique unique.
La création du livre d’artiste pourrait remonter au début du XXe siècle avec par exemple William Blake 2, qui a combiné ses propres illustrations avec des poèmes dans des livres uniques. Ainsi que Henri Matisse 3 et Sonia Delaunay 4 qui ont également contribué à la création de livres d’artistes plus tard. Marcel Broodthaers 5 a néanmoins joué un rôle significatif dans l’évolution de ce médium. Dans les années 1960, il a commencé à créer des livres-objet qui étaient souvent des œuvres d’art en soi, incorporant des éléments visuels, textuels et conceptuels de manière novatrice. Son approche a influencé de nombreux artistes ultérieurs qui ont exploré les possibilités créatives des livres d’artistes.
b. Le textile dans l’art féminin
Les techniques de l’art textile, comme la broderie, le tissage, la couture, le tricot et la dentelle, ont souvent été liées au travail domestique traditionnellement accompli par les femmes. Au XIXe siècle, les matériaux textiles ont évolué au-delà de leur usage domestique pour s’intégrer dans le monde de l’art. Initialement présents dans le mouvement des arts and crafts 6, puis dans les avant-gardes européennes 7. Ces matériaux ont été largement explorés par des artistes femmes, devenant une source d’inspiration pour de nombreuses œuvres artistiques. Les femmes artistes ont souvent été sous-représentées voire invisibilisées dans l’histoire de l’art, luttant contre des barrières sociales, culturelles et pour être reconnues et acceptées en tant qu’artistes légitimes. Les femmes artistes ont en quelque sorte été poussées à continuer à travailler cette matière. Par exemple à l’école du Bauhaus, qui était un lieu de diversité de genre, les femmes étaient presque toutes placées involontairement dans l’atelier des arts textiles.
De nombreuses artistes femmes ont été des pionnières donc dans l’adoption de nouvelles techniques, médiums et approches artistiques, elles ont réinterprété et révolutionné ces techniques, les élevant au statut d’art contemporain et explorant des thèmes tels que la féminité, l’identité, la mémoire, la politique et les expériences spécifiques des femmes à travers leur art. Elles ont utilisé leur travail pour remettre en question les normes de genre et pour exprimer leur vision personnelle du monde. Les femmes artistes ont donc joué un rôle significatif dans l’évolution de l’art textile au cours de l’histoire.
Sophie Taeuber-Arp 8 et Sonia Delaunay sont parmi celles qui les ont intégrées dans leurs créations, contribuant à effacer les frontières entre les arts appliqués, le design et les arts visuels. Par la suite, des artistes telles qu’Anni Albers 9 et Sheila Hicks 10 ont réinvesti des techniques et des matériaux traditionnels du textile, créant ainsi des liens profonds entre l’art et l’artisanat. Progressivement, le textile a transcendé sa fonction utilitaire ou décorative pour devenir un médium artistique à part entière. Le textile et ses techniques se transforment en moyens d’expression et de revendication féministe. L’adoption du textile par les artistes ne suit pas un mouvement uniforme, mais est plutôt pratiquée de façon diverse. Cette évolution permet au textile de se détacher de son rôle traditionnel, qu’il soit utilitaire ou décoratif, pour devenir un médium artistique à part entière.
2. Le livre d’artiste en tant que médium d’expression
a. Envisager le livre
Aujourd’hui, je vais m’intéresser à trois autres artistes féminines qui utilisent ce matériau. Dianna Frid, Louise Bourgeois et Louise-Marie Cumont présentent chacune une perspective unique et singulière dans leur démarche artistique. Dianna Frid est une artiste mexicaine vivant à Chicago. Elle explore la matérialité du livre en tant qu’objet d’art. Ses livres sont parfois non conventionnels dans leur format, leur reliure ou leur manipulation, invitant ainsi les lecteurs à interagir avec eux de manière non-traditionnelle. Les livres d’artiste de Dianna Frid explorent souvent des thèmes complexes en utilisant une approche multimédia et expérimentale. Elle fusionne l’art visuel et le langage, créant des livres qui transcendent les limites conventionnelles du support imprimé. C’est une artiste travaillant à l’intersection des textes matériels et des textiles. En 2014, elle a commencé un long travail de création nommé text-textiles , une série de pièces voués à être des éléments multi-pluridisciplinaire, broderie, crayons, graphite, mousseline, qui dans l’imaginaire collectif sont des médiums féminins. Elle y interroge pour la première fois la représentation graphique de la lettre d’après plusieurs techniques et teste les limites de la lisibilité. La lettre est simple mais libre, elle peut former un mot ou plusieurs, se lier aux autres pour en créer une nouvelle, elle évoque l’écriture par transcription. Elle y mêle le dessin de caractère et de multiples techniques textile. Ce travail permet de faire évoluer des liens entre livre, textile, caractère typographique et artisanat féminin. Louise Bourgeois, était une artiste surtout connue pour son travail en sculpture et en installation. Bien que son travail ait été reconnu tardivement dans sa carrière, elle est devenue une figure incontournable du monde de l’art contemporain. Ses œuvres étaient profondément influencées par des expériences émotionnelles et psychologiques personnelles. Elle explorait des thèmes tels que la sexualité, la féminité, la maternité, la solitude ou encore la douleur. Elle a évoqué ouvertement l’influence de sa vie personnelle dans son travail, ses œuvres sont souvent interprétées comme des explorations intenses de ses émotions. Elle entretient une relation étrange avec la maternité et la féminité dans son art, une de ses œuvres les plus connues « Maman » , évoque des thèmes de maternité, de protection, de fragilité et de force. Elle incarne la dualité des sentiments que l’on peut éprouver à l’égard de sa mère : la crainte et le réconfort, la vulnérabilité et la sécurité. L’araignée, avec ses multiples pattes, symbolise la présence enveloppante et protectrice de la mère, mais elle peut également susciter une certaine appréhension en raison de sa taille imposante. Louise Bourgeois avait un lien profond avec le textile dans ses œuvres artistiques. Elle joue avec la matérialité du livre, le considérant presque comme un album de photographie, le déconstruisant et le reconstruisant, pour exprimer des idées liées à la mémoire, à l’oubli et à la reconstruction de soi. Elle suggère que la mémoire est un processus fragmenté et souvent déformé, tout comme la structure déconstruite de ses livres. Enfin l’artiste Louise-Marie Cumont, formée à la sculpture et la mosaïque aux Beaux-Arts de Paris et à Carrare en Italie, conçoit ses premiers livres en tissu pour son fils, pour créer des outils d’éducation. On peut y voir un lien affectif grâce à la relation mère-enfant, souvent intense émotionnellement. La création artistique éducative pour ses enfants peut être une manière enrichissante d’intégrer l’art dans l’éducation quotidienne. Réalisé un par un, chaque livre est une pièce unique, assemblage de tissus soigneusement choisis, pour leurs couleurs, leurs touchers et leurs finis. Elle considère ses livres comme un langage universel, car il se passe de mots, elle donne à voir des visages, des expressions, des situations, des objets et des rencontres. Mêlant les thématiques du quotidien et technique sensible, elle embarque les enfants dans un voyage sensoriel. Avec les éditions MeMo, elle rend accessible à tous son travail d’artiste dans des éditions papier.
b. Traitements graphiques différents
Le livre d’artiste se distingue comme une œuvre singulière, fusionnant les arts graphiques avec le pouvoir narratif et la mise en page. Cette partie explore le traitement graphique différent au travers du médium du livre d’artiste, dévoilant les manières dont cette forme d’expression révolutionne notre approche de l’art visuel et de la narration graphique. Nous nous penchons sur la contribution significative de trois artistes présentées précédemment, dont les œuvres transcendent les frontières du visuel, narratif et éducatif, définissant ainsi notre compréhension du livre en tant que support artistique. Plongeons ensemble dans un travail de recherche ou l’innovation graphique et artistique rencontre l’intimité du livre d’artiste, définissant ainsi notre compréhension de la créativité visuelle. Comment ces créateurs transforment chaque page en une histoire visuelle, sensorielle et émotionnelle. L’un des éléments principaux de la création et de la confection d’un livre est la page, où le support. Louise-Marie Cumont et Louise Bourgeois ont construit les pages à la main avec un assemblage de fragments de tissus tandis que Dianna Frid quant à elle a agi sur un textile déjà existant. Le livre qui m’a captivé parmi toutes les œuvres de Dianna Frid et « Floyd Collins cave explorer », elle crée des livres d’artiste qui deviennent des témoins visuels d’un lieu ou d’un événement.
Elle a donc conçu un livre sur le spéléologue, Floyd Collins, disparu pendant une expédition, elle y a mis plusieurs dispositifs pour représenter sa disparition. Le livre, constitué d’une dizaine de pages, présente une unique image (photographie de Floyd Collins) imprimée en noir. Chaque page du livre présente en son centre une forme découpée qui rétrécit à chaque page. Un texte brodé en rouge, situé dans la partie inférieure, raconte l’histoire du spéléologue. Construit sur un support fragile, le livre donne l’impression de s’effilocher, laissant présager sa disparition inévitable. Grâce à cette forme découpée dont la taille varie, l’impression d’enfermement augmente. Plus on avance dans notre lecture, plus les traits organiques autour des découpes disparaissent, diminuent et se creusent pour ne laisser plus que des contours. Ce qui accompagne Floyd Collins vers sa disparition, notre regard est entraîné sur son visage jusqu’à la fin du livre. Cela en fait une œuvre immersive quant au toucher et aux émotions que l’on peut ressentir. Les fameuses formes organiques, brodées en noir, semblent sortir du livre et prendre tout l’espace disponible, elles étirent notre regard, nous envahit, comme si cette histoire et ces formes ne pouvaient pas se contenir dans ce format. Accentué par cette forte ligne noire brodée autour du trou et les files qui s’effilochent. Le duo chromatique, rouge et noir, est en parfait adéquation avec l’histoire, cela évoque des sentiments intenses et des émotions fortes. Cette palette de couleurs contribue à créer une connexion émotionnelle et permet d’anticiper dès le début de la lecture son destin tragique. Grâce à sa création, elle pousse à méditer sur la nature de l’exploration personnelle, l’obsession pour la découverte, tout en interrogeant les limites des formes et de la page. Son traitement graphique particulier lui a permis de créer une histoire d’une grande sensibilité. En parallèle, Louise Bourgeois s’engage dans une exploration émotionnelle à travers ses livres d’artiste. Sa déconstruction du livre en tant qu’objet matériel devient une métaphore poignante de la fragilité de la mémoire et de l’inévitabilité de l’oubli. Dans son œuvre “Ode à l’oubli”, elle a utilisé ses vieux tissus, des fragments de bois, vêtements et matériaux domestiques divers, assemblés de manière à créer une composition sensible.
Son assemblage non conventionnel crée une nouvelle signification et une nouvelle esthétique à partir de matériaux de la vie quotidienne. Chaque page est unique, présentant des motifs créés ou déconstruits, certains avec des formes géométriques et abstraites, représentant inévitablement un événement ou un souvenir. De cette forme composite, émerge un mélange de souvenirs et d’émotions. Il est important de noter que chaque page est confectionnée de manière indépendante des autres. De manière intrigante, le fait que chaque page soit détachable permet à l’observateur de réinterpréter l’histoire et de s’approprier le récit. Cela ajoute une dimension interactive à l’œuvre, invitant le spectateur à participer activement à la reconstruction et à l’interprétation de l’expérience émotionnelle de l’artiste. De plus, le livre comporte quelques pages écrites, imprimées en lithographie, une technique à la fois économique et parfaitement maîtrisée par l’artiste. Elle utilise une typographie à empattement qui accentue le caractère ancien du livre. Contrairement à ses estampes et livres imprimés sur papier, ses tissus présentent une texture tactile qui confère une dimension sculpturale à l’ensemble. Ces méthodes ajoutent une touche artisanale à son art, mettant fréquemment en avant l’importance du travail manuel et du processus créatif dans son expression artistique. Et enfin Louise-Marie Cumont à crée des livres pour son fils, comme des objets éducatifs pour stimuler son attention autour de la représentation de l’objet et de ce qui l’entoure. Comme Louise Bourgeois elle a pris le parti de créer son propre support avec des découpages et des assemblages de formes, ce qui donne une impression de pixel, chaque objet semble être un zoom sur un élément. Ce qui ajoute une dimension presque numérique a ce travail artisanal. Dans ses livres, les objets deviennent des motifs graphiques, un élément stable répété en boucle qui nous questionne sur notre relation avec l’objet. La forme de la chaise est la plus simple possible, noir, deux pieds et assez fine, une sorte de silhouette, un squelette. Elle laisse en évidence le corps qui accompagne la chaise. Un cadre a été ajouté permettant de situer les éléments du centre et faire en sorte qu’elles aient un support, cela rend le livre encore plus ludique. Elle montre l’entièreté des possibilités de l’utilisation d’une chaise. Elle y représente des scènes de vie familiale et quotidienne, créant ainsi un récit visuel, sensoriel, émotionnel et humoristique. Elle mêle art graphique et narration à la perfection.
Conclusion
Je pourrais conclure sur le fait que cet écrit m’a permis de questionner ma relation avec l’objet unique et surtout d’évoquer cette frustration de ne jamais posséder un livre aussi particulier dans sa création, sa conception ou tout simplement aussi magnifique. Ce sont des livres sur des supports fragiles qui peuvent se détruire dans le temps, l’artiste utilise des matériaux auxquels il tient et se livre émotionnellement. La série unique ou à faible quantité laisse paraître la préciosité du livre et son coût de fabrication, ce ne sont pas des livres que l’on peut réellement posséder. C’est vraiment frustrant, car même si j’étais prête à investir toute ma fortune, la nature même de ces œuvres d’art, coûteuses et produites en séries limitées, m’en empêche.
Le tissu est un lieu d’expérimentation infini et invite à tester toutes les techniques possibles et imaginables. L’utilisation de textiles dans les livres d’artiste permet de créer des récits visuels et narratifs qui célèbrent la créativité féminine, tout en explorant des thèmes tels que l’identité, la mémoire et l’histoire. L’utilisation de supports textiles dans la création de livres d’artiste donne un espace unique pour redéfinir et refléter les expériences et contributions des femmes dans le monde de l’art contemporain. De plus, l’association de supports textiles avec la création de livres d’artiste offre une dimension tactile et sensorielle qui renforce l’expérience immersive de l’observateur, soulignant ainsi la richesse et la diversité des perspectives féminines dans l’art.
Annexes
Références
Bibliographie
Anne Moeglin-Delcroix (1997), Esthétique du livre d’artiste, une introduction à l’art contemporain
Louise-Marie Cumont (2009), Les Chaises
Louise-Marie Cumont (2009), Au Lit !
Louise-Marie Cumont (2011), En Voiture !
Dianna Frid (2022), Kernel
Dianna Frid (2016), Big bang universe
Dianna Frid (1998), Floyd Collins cave explorer
Louise Bourgeois (2004), Ode â l’oublie
Sitographie
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Remerciements
Je remercie Corinne Melin pour l’accompagnement fournis durant l’écriture de ce documents écrit.
Anne Moeglin-Delcroix est une historienne de l’art française reconnue pour ses contributions à l’étude de l’estampe contemporaine, de l’art conceptuel et du livre d’artiste. ↩︎
William Blake (1757–1827) était un poète, peintre et graveur anglais, reconnu pour son œuvre visionnaire et symbolique, ainsi que pour son association unique de la poésie et de l’art visuel dans ses célèbres gravures illuminées. ↩︎
Henri Matisse (1869–1954) était un peintre, dessinateur et sculpteur français de renommée mondiale, connu pour son utilisation audacieuse de la couleur et son style caractéristique dans le mouvement artistique du fauvisme. ↩︎
Sonia Delaunay (1885–1979) était une artiste d’origine ukrainienne, naturalisée française, reconnue pour son rôle majeur dans le développement de l’art abstrait et du mouvement simultané, ainsi que pour son exploration novatrice des couleurs et des formes dans ses œuvres textiles, peintures et designs. ↩︎
Marcel Broodthaers (1924–1976) était un artiste belge multidisciplinaire, principalement connu pour ses œuvres conceptuelles et ses installations, qui remettaient en question les conventions de l’art et de l’institution artistique, tout en explorant les relations entre le langage, l’image et le pouvoir symbolique. ↩︎
Le mouvement Arts and Crafts, émergé au Royaume-Uni à la fin du 19e siècle, prônait le retour à l’artisanat et à la qualité artistique dans la production d’objets, influençant ainsi les pratiques artistiques et architecturales de l’époque. ↩︎
Le terme « avant-garde européenne » désigne un ensemble diversifié de mouvements artistiques du 20e siècle, caractérisés par leur désir d’innovation radicale et de remise en question des conventions artistiques établies, contribuant ainsi à redéfinir les frontières de l’art et de la créativité. « Les travaux d’aiguille, autrement dit la couture, la broderie, la dentelle, la tapisserie et le tricot, font historiquement partie de la vie des femmes. », Aline Dallier-Popper, historienne de l’art et critique d’art, 1976. ↩︎
Sophie Taeuber-Arp (1889–1943) était une artiste suisse majeure du mouvement dadaïste et du constructivisme, reconnue pour ses contributions dans les domaines de la peinture, de la sculpture, de la danse et des arts appliqués, notamment pour son engagement novateur dans la géométrie abstraite et la synthèse des arts. ↩︎
Anni Albers (1899–1994) était une artiste et designer textile allemande-américaine, célèbre pour ses œuvres abstraites en tissage qui ont redéfini le champ de la pratique textile, tout en explorant les interactions entre art, design et artisanat. ↩︎
Sheila Hicks est une artiste textile américaine renommée, reconnue pour ses œuvres sculpturales en fibre et ses installations monumentales qui explorent la texture, la couleur et les traditions artisanales à travers le monde. ↩︎