SILA
garantiedevie

Fonction du BOLO

Du point de vue de l'IBU, la fonction du BOLO est de garantir sa vie, de la rendre agréable, de lui offrir une habitation ou l'hospitalité quand il voyage. Le contrat entre l'ensemble des BOLOs (BOLO'BOLO) et un IBU particulier est appelé SILA. Comme l'IBU n'a pas d'argent (ni d'emploi), ni aucune obligation de vivre dans un BOLO, tous les BOLOs doivent garantir l'hospitalité à l'IBU de passage. Chaque BOLO est potentiellement un hôtel et chaque IBU est potentiellement un hôte de passage. (Nous ne sommes que des hôtes de passage sur cette planète.)

contrat

Avant BOLO'BOLO

Avant BOLO'BOLO, l'argent était un contrat social dont l'application était garantie par la police, la justice, les prisons, les hôpitaux psychiatriques. Ce n'était pas une chose naturelle. Aussitôt que les institutions s'effondraient ou entraient en crise, l'argent perdait sa valeur. Puisque l'argent n'était pas protégé, il fallait être idiot pour ne pas voler. D'ailleurs il n'y avait personne pour attraper le voleur. Puisque le système monétaire fonctionnait mal et qu'il risquait de ruiner la planète et ses habitants, il a été remplacé par un nouveau contrat, le SILA (règles de l'hospitalité. ).

NOTE 4. «...il doit être capable de nourrir 30 à 50 invités ou voyageurs avec ses propres ressources»
Combien de terre est-t-elle nécessaire pour nourrir un BOLO? Cela dépend des conditions locales et des méthodes employées. Selon les données de la FAO, 100 m2 par personne, c'est-à-dire 5 hectares pour un BOLO, sont suffisants.
(Yona Friedman,)Alternatives énergétiques, Dangles, 1982, p. 63. Si on prend les propositions de John Seymour (Revivre à la Campagne, Blume, 1982), on a besoin de 160 ares pour une 'grande famille' (= 10 personnes?) c'est-à-dire 80 hectares pour notre BOLO (dans un climat tempéré). Les approximations de Seymour semblent être plus réalistes et même exagérées car elles sont calculées sur une ferme très petite et extrêmement diversifiée. Mais, même selon ses calculs, l'auto-suffisance peut être atteinte dans des conditions défavorables, par exemple dans un petit pays comme la Suisse qui a peu de terres arables. (Aujourd'hui ce pays n'atteint que 56% d'autosuffisance alimentaire.) Dans des conditions meilleures telles qu'en Chine, en Corée du Sud, à Taïwan, on a besoin de moins de terre cultivable par habitant (0,13 ha, 0,07 ha, 0,06 ha). Dans ces conditions et avec des méthodes optimales, 30 ha (comme dans le cas de Taïwan) par BOLOs sont suffisants. En admettant que 39 grammes de protéines (animales et végétales) par jour et 140 kilos de céréales par année et par personne garantissent une nourriture adéquate, tous les pays existants (sauf le Libéria et le Zaïre) sont en mesure de produire suffisamment de nourriture pour leurs habitants. (Frances Moore Lappé, Joseph Collins, L'Industrie de la Faim, Étincelles, 1978). L'autosuffisance alimentaire n'est donc pas un problème de manque de terres ou de surpopulation, mais une question d'organisation, de méthodes et de contrôle sur les ressources agricoles.
Pour de futurs BOLO-constructeurs le tableau suivant (fourni par des fermiers producteurs dans le climat tempéré de la Suisse) peut être utile:
Pour les légumes (2 kg par personne par semaine) il faut 2,5 ha.
Pour le lait, les yaourts, le fromage et le beurre: 60 vaches sur 30 ha.
Pour les œufs (4 par personne par semaine): 500 poules sur 5 ha.
Pour le pain et les pâtes : 15 ha.
Pour les pommes de terre 1 kg par personne par semaine) : 8 ha.
Pour les fruits, baies, cidre : 8 ha.
Pour la viande (31 kg par an, la moitié de la consommation actuelle) : 22,5 ha.
Pour nourrir 500 personnes avec un régime non-végétarien équilibré: 85 ha. En Suisse il y a actuellement 89 ha par BOLO virtuel, plus pâturages, forêts, etc. (P.M. & friends, Olten – alles aussteigen, Zürich, 1991, p. 64).

NOTE 5. Le SILA n'est rien d'autre qu'un retour aux anciennes 'lois' de l'hospitalité tribale qui ont fonctionné pendant des milliers d'années, plus longtemps que l'American Express, la Visa ou la Master Card. Dans beaucoup de pays industrialisés l'hospitalité est en crise car la cellule familiale est trop faible pour la garantir à long terme. À l'origine, l'hospitalité n'était pas considérée comme un acte de philanthropie, mais était une conséquence de la peur de l'étranger: il fallait le traiter amicalement afin qu'il ne puisse pas apporter le malheur sur le clan ou la tribu. Si le nombre des invités dépasse une certaine quantité pendant une certaine période, l'amabilité décline; c'est pourquoi un certain pourcentage moyen (environ 10%) d'invités s'établit naturellement. Le SILA est un processus d'échanges dont le volume se règle automatiquement.

Le SILA comprend les contrats suivants:

TAKU.

Chaque IBU reçoit de son BOLO un récipient qui mesure 50 x 50 x 100 cm dont le contenu est à sa libre disposition.

YALU.

Chaque IBU peut recevoir dans chaque BOLO au moins une fois une ration de nourriture locale de 2000 calories.

GANO.

Chaque IBU peut être logé pour au moins un jour dans n'importe quel BOLO.

BETE.

Chaque IBU a droit à des soins médicaux adéquats dans n'importe quel BOLO.

FASI.

Chaque IBU peut voyager où il veut et à tout moment (pas de frontières).

NIMA.

Chaque IBU peut choisir, pratiquer et propager son mode de vie, son style vestimentaire, son langage, ses préférences sexuelles, sa religion, sa philosophie, son idéologie, ses opinions où il veut et comme il veut.

YAKA.

Chaque IBU peut provoquer en duel selon les règles n'importe quel IBU ou communauté plus grande.

NUGO.

Chaque IBU reçoit une capsule avec un poison mortel et il peut se suicider quand il veut. Il peut aussi se faire aider pour cela.

Le vrai fondement du SILA est constitué par les BOLOs. Car des IBUs seuls ne seraient pas en mesure de garantir ces accords de manière permanente. Le SILA est une garantie minimum de vie offerte par les BOLOs à leurs membres et dans une certaine mesure à leurs hôtes.

Un BOLO peut refuser le SILA s'il y a plus de 10% d'hôtes. Un BOLO doit produire 10% de plus de nourriture, de logement, de médicaments qu'il n'en a besoin pour ses membres permanents. De plus grandes communautés, regroupées à l'échelle de ce qu'on appelle arrondissement ou même ville disposent de plus de réserves au cas où certains BOLOs auraient des problèmes ou si plus de 10% d'hôtes se présentaient.

Pourquoi les BOLOs respectent-ils l'hospitalité?
Pourquoi doivent-ils travailler pour d'autres, pour des étrangers?

Les BOLOs sont composés d'IBUs et ces IBUs sont, eux aussi, des hôtes ou des voyageurs potentiels qui utilisent en retour cette hospitalité. Le risque d'abus ou d'exploitation des IBUs sédentaires par les IBUs voyageurs est très faible. D'une part, un mode de vie nomade a ses propres désavantages parce qu'on ne peut jamais participer à la riche vie interne d'un BOLO, on doit s'adapter à sa cuisine, à sa culture, on ne peut pas participer à ses entreprises à long terme et on risque, en tout temps, d'être réduit à la portion minimale.
D'autre part, les voyageurs représentent un avantage pour la communauté à qui ils rendent visite; voyager peut être considéré comme une sorte de 'travail'. Les voyageurs sont nécessaires pour la circulation des nouvelles, des modes, des idées, des savoir-faire, des histoires, des produits, etc. Les hôtes ont intérêt à remplir ces 'fonctions' car ils peuvent ainsi s'attendre à une hospitalité qui ne soit pas réduite au minimum. L'hospitalité et les voyages constituent un niveau d'échange social. Une certaine pression pour faire respecter l'hospitalité est exercée sur les BOLOs par l'honneur ou la réputation.
Les expériences faites par les voyageurs dans un BOLO sont très importantes, car elles sont répercutées au loin et on en parle partout. La réputation est importante car d'éventuels accords entre BOLOs vont en dépendre. On parlera mal d'un BOLO qui traite mal ses hôtes. Puisqu'il n'y a pas de médiation anonyme à travers la circulation d'argent, les impressions personnelles et la réputation sont essentielles. À cet égard, les BOLOs ressemblent à des lignées aristocratiques qui défendent leur honneur.