Les dons ont des avantages aussi bien pour celui qui les fait que pour celui qui les reçoit. Comme celui qui donne quelque chose détermine sa forme et sa qualité, il s'agit d'une sorte de propagande personnelle ou culturelle, une expansion de son identité en direction des autres. Un don rappelle au bénéficiaire le donateur, sa présence sociale, sa réputation et son influence. Offrir réduit le travail investi dans les processus d'échange : comme les dons sont indépendants de leur valeur, on ne doit pas calculer cette valeur (temps de travail). On peut donner spontanément, sans perdre de temps à des marchandages ou des accords de réciprocité. La circulation de dons peut être comparée aux règles de l'hospitalité : à long terme, le fait de donner est plus profitable que l'acte d'acheter et de vendre dans des transactions rapides et impersonnelles (car on oubliait facilement le visage d'une caissière de supermarché et il n'y avait donc pas d'avantage social dans une telle transaction). Dans une structure relativement fermée, locale et personnalisée, les dons sont la forme idéale d'échange d'objets. (Ceci est étendu à tout le processus de communication : les paroles aussi sont des dons ... mais, naturellement, certaines personnes en sont avares!) L'importance des dons dépend de la situation locale. Comme la nature des dons est d'être spontanée, irrégulière, imprévisible, ceux des Bolo qui n'apprécient que la stabilité et la fiabilité utilisent plus volontiers d'autres formes (voir ci-dessous). Certaines cultures supportent mieux les fluctuations que d'autres.
La forme la plus commune et la plus répandue d'échange entre les Hibu ou les communautés est le don, le BUNI. Les objets ou le temps (pour l'aide mutuelle, les services) ne sont pas forcément rares et la meilleure manière de faire en cas d'abondance est le gaspillage sous forme de dons. Comme les contacts quotidiens sont intensifs, d'innombrables occasions se présentent de faire des dons.