JÜRG
LEHNI
Jürg Lehni travaille en collaboration dans plusieurs disciplines, traitant des nuances de la technologie, des outils et de la condition humaine. Ses travaux prennent souvent la forme de plates-formes et de scénarios de production, tels que les machines à dessiner Hektor, Rita et Viktor, ainsi que de structures et de cadres logiciels, notamment Paper.js, Scriptographer.
Lehni a exposé internationalement dans des expositions collectives et individuelles au MoMA de New York, au Walker Art Center ou encore au Centre Pompidou. Certaines de ses œuvres ont été acquis par des collections d'institutions telles que le SFMOMA pour Viktor.
Après des années de travail et d'enseignement à l'étranger, Lehni dirige maintenant son propre studio à Zürich. Il était auparavant professeur agrégé de design d'interaction à la Parsons School of Art, Media, & Technology à New York en 2016 - 2017, dirigeant son propre studio.
©Jürg Lehni
Hektor est un appareil portable de sortie de peinture en aérosol pour ordinateurs. Il a été créé en collaboration avec l'ingénieur Uli Franke pour le projet de diplôme de Jürg Lehni à l'ECAL (École cantonale d'art de Lausanne) en 2002.
Le mécanisme léger et fragile d'Hektor se compose uniquement de deux moteurs, de courroies crantées et d'un porte-aérosol. Au moyen de la triangulation géométrique et de la gravité, un logiciel personnalisé déplace la bombe aérosol en suivant le chemin de dessin prédéfini et active à distance la buse de la bombe.
En raison de la nature fragile du mécanisme, Hektor semble être en constante négociation avec la gravité, le faisant parfois trembler et vaciller. La machine a été créée pour explorer les qualités ambiguës et poétiques qui découlent du contraste entre ces aspects low-tech et la précision de la technologie graphique vectorielle. Suite à l'envie de faire une déclaration sur l'esthétique informatique épurée d'aujourd'hui, Hektor a été conçu comme un outil post-industriel qui peut être imprécis et transmettre ces géométries mathématiques abstraites d'une manière différente, parfois presque humaine.
Au fil des ans, la nature et l'esthétique de Hektor ont été explorées à travers de nombreux projets dans différents contextes, souvent en collaboration avec d'autres artistes et designers. Ces travaux ont donné à Hektor son caractère et sont devenus le corps de travail de la machine.
Hektor est contrôlé par un logiciel sur mesure écrit en Scriptographer, exécuté dans Adobe Illustrator. Un algorithme de recherche de trajectoire géométrique calcule les trajectoires de mouvement requises par l'installation mécanique fragile pour se déplacer en douceur et ne pas perdre la bataille contre la gravité. L'algorithme traduit ensuite ces trajectoires en rotations des deux moteurs qui positionnent la bombe aérosol et coordonne le pressage de sa buse.
©Jürg Lehni
Rita est un appareil d'enregistrement et de lecture de dessins, capable d'afficher un contenu en constante évolution en reproduisant des dessins au trait et en les effaçant à nouveau. L'installation a été conçue à l'origine pour prolonger l'architecture d'un bâtiment existant, en s'appuyant directement sur une fenêtre tournée vers l'extérieur, attirant et communiquant aux passants.
Rita permet l'instrumentalisation du dessin et le jeu avec ses qualités narratives en contrôlant la séquence et la dynamique du processus de dessin. Sa tête d'outil flexible peut basculer entre quatre marqueurs pour tableau blanc et deux éponges de tailles différentes. L'effacement est devenu une composante active du processus, ajoutant la possibilité de modifier les lignes déjà dessinées, ainsi que de nettoyer toute la surface pour le prochain dessin.
Rita se reproduit en continu sans jamais rien produire, car ses résultats ne sont pas là pour durer. L'accent est plutôt mis sur le moment de la création et de la simulation de la dynamique et de l'expression des dessins, plutôt que sur leur forme finale. La tension entre un dessin personnel et sa reproduction automatisée et sa simulation par une machine recèle des qualités ambiguës et poétiques.
Rita a été développé avec Defekt pour l'exposition "Rita + Hektor" à Tensta Konsthall à Stockholm, avec le soutien de Sitemapping.ch, Festo SE et Pro Helvetia.
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Viktor est une machine à dessiner à la craie évolutive et robotisée conçue pour de grandes surfaces (jusqu'à 20 x 20 mètres), animée par les mêmes principes géométriques qui ont contribué à créer Hektor. Comme pour Hektor, l'intérêt était dans la création d'un appareil post-industriel qui ne cherche pas à être parfait, mais qui a plutôt un caractère distinct dans ses gestes lors de l'exécution de son dessin au trait sur les murs.
Contrairement à Hektor, Viktor se compose de quatre moteurs et courroies au lieu de deux, ce qui lui permet de travailler sur de plus grandes surfaces, de mieux positionner l'outil et d'appliquer juste assez de pression pour laisser une marque sur la surface. La craie a été choisie comme contraste éphémère avec la peinture en aérosol très permanente, donnant à l'appareil son propre caractère et sa propre voix. En raison de ces choix, le système se prête à une utilisation comme plate-forme pour des conférences et des performances.
À titre d'exemple, pendant toute la durée de l'exposition "A Recent History of Writing and Drawing" à l'Institute of Contemporary Arts de Londres, les invités ont pu utiliser Viktor sept jeudis soirs. Organisés par Emily King, ces événements ont développé les thèmes de la poésie fortuite et des capacités inutilisées de la technologie, plaçant les expositions de la galerie dans un contexte qui dépasse ses quatre murs.
Viktor a été produit en collaboration avec Defekt, avec le soutien de l'Office fédéral de la culture et du Pour-cent culturel Migros. Une tête d'outil alternative a été créée pour contenir des bombes aérosols au lieu de morceaux de craie, conçue pour un usage extérieur sur des bâtiments entiers.
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Otto est la version plus petite et encore plus raffinée de Viktor, c'est une machine à dessiner à la craie robotique et évolutive, conçue pour fonctionner avec des morceaux de craie scolaire normaux, elle est plus facile et plus fiable à utiliser régulièrement.
Il a été créé à l'origine sur une commande de la Long Now Foundation pour leur espace événementiel The Interval à San Francisco. Après que le SFMOMA ait acquis Viktor pour leur collection en 2014, j'ai décidé de créer une deuxième version d'Otto, pour pouvoir continuer le travail sur de nouvelles séries de dessins éphémères et chorégraphiés, et avoir la possibilité de continuer à exposer de telles œuvres.
Ma version d'Otto a été utilisée pour la première fois dans l'exposition Short Cuts au Kunsthaus CentrePasquArt à Bienne, en Suisse, en 2015, en collaboration avec Wilm Thoben, où tout au long de l'exposition, Otto dessinait une série d'artefacts de la riche histoire de personnes travaillant à l'intersection de l'art, du design et de la technologie : notes de travail, diagrammes, croquis et recherches.
©Jürg Lehni
OTTO - Jürg Lehni & Wilm Thoben, 2015 from Jürg Lehni on Vimeo.
Things to Say documente une série de dessins collectés et produits en collaboration avec des personnes invitées à jouer avec Viktor tous les jeudis soirs pendant toute la durée de l'exposition "A Recent History Of Writing And Drawing" à l'ICA à Londres en 2008.
Le livre a été produit en remplaçant la lame du coupe-vinyle utilisé dans Empty Words par un stylo-feutre. Une sélection des dessins vectoriels exécutés à l'origine par Viktor a ensuite été dessinée, fidèle à l'échelle de la craie. Les dessins résultants ont été numérisés et imprimés à l'encre blanche sur papier noir, pour faire référence aux dessins originaux à la craie.
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La Speed-i-Jet, une imprimante stylo mobile fabriquée par Reiner, est un appareil construit autour d'une cartouche et d'une tête d'impression industrielle à jet d'encre. Avec son interface maladroite et sa capacité maximale de 30 caractères, ce produit a suscité la discussion sur les utilisations possibles d'un tel appareil.
Le livre documente une sélection de titres de l'actualité, collectés lors de l'exposition "Things to Say" à Kunst Halle Sankt Gallen, Suisse en 2009. Tenant et déplaçant l'appareil comme un stylo, les visiteurs pouvaient expérimenter l'écriture de textes.
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