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GREGORY CHATONSKY

Introduction


Grégory Chatonsky est né à Paris en 1971.
C’est à l’âge de 14ans qu’il se penche sur les nouvelles technologies et comprend l’importance de leur rôle dans la société moderne. Il va s’intéresser au monde d’Internet en l’utilisant en tant que nouveau médium. En 1994, il créé Incident.net, l’un des premiers collectifs de Net.art en Fr. Enfin, une récompense marquante: en 1999, il réalise un CD-Rom qui sera récompensé par le prix Möbius (valorisation des multimédias).

Son parcours:
Il débute dans le milieu de la réflexion phylosophique à la Sorbonne puis se dirigera vers les domaines artistiques. Il est donc diplômé de philosophie, d’art plastique et d’un master en multimédia à l’École Nationale Supérieure des B.A. Après ses débuts dans le monde du travail, il exposera dans divers lieux et son nom marquera les esprits. Grégory Chatonsky va pratiquer son métier à Paris et à Montréal. C'est un artiste franco-canadien.

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Un déclic:
En 1994, il réalise un stage pendant lequel il aura pour mission de créer en ligne une revue, c’est là qu’il aura cette première déduction : Internet est un médium artistique. Pour lui, internet n’est pas technologique mais social, politique.
Jusqu’en 2003, il se concentrera sur le NetArt. Puis vers 2004 et avec l’essor de ressources (images et vidéos), il va « s’approprier ces ressources et en faire d’autres fils narratifs ».
Il fait des travaux sur l’accumulation des médias ayant parfois une conséquence importante : on ne pouvait pas les voir en totalité. C’est sur cet aspect qu’il va s’intéresser.


Ses professions:
Grégory Chatonsky a été professeur-invité au Fresnoy (2004-2005), à l’UQAM (2007-2014), est récipiendaire d’une chaire internationale de recherche à l’Université de Paris VIII (2015). Depuis 2017, il est artiste-chercheur à l’ENS Ulm et dirige un séminaire de recherche sur l’imagination artificielle et l’esthétique postdigitale. En 2019-2020, il devient responsable artistique d’une formation en recherche-création au sein d’Artec. De plus, il est directeur artistique du Centre de Recherche Imago (ENS, ENSBA et UNIGE).


Site Web de l'artiste: chatonsky.net

Incident


Grégory Chatonsky est le pionnier d’un des premier collectifs de Net.art (1994). Il a donc pour but de créer l’art par le numérique, s’opposer à l’idée basique de l’art vu dans les musées. C'est en 1997 qu'il devient autonome. Les membres de ce collectif ont en commun «un intérêt pour le rôle esthétique de la panne et de l'accident, dans la déconstruction du narratif et dans l'impact socio-affectif du réseau et de l'innovation. L’accident ».
Ces membres réalisent des œuvres, des expositions, des éditions afin de partager leurs idées et tenter des interactions avec d’autres artistes autour de thématiques différentes toujours centrées sur le web et l’histoire de l’art.
Grégory Chatonsky s’intéresse aux capacités du numérique à réaliser des choses qui sembleraient faites par l’Homme. Pour lui, le réseau devient un moyen de rendre éternel ce qui y est inscrit si une extinction de l’humanité doit arriver.
C’est pour lui « comme une tentative pour créer un monument par anticipation qui continuerait après notre disparition ».


incident.net

Quelques réalisations...

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2019
100x100cm

Ces photographies représentent des visages en transformation générés par une intelligence artificielle. Fixant un moment de cette métamorphose, la monstuosité du visage est fonction d’un entre-deux, d’un passage, d’un flux. Les points de départ et d’arrivée sont invisibles et seulement déductibles par cette image à l’arrêt.



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Preform: Latent Space

2021
100x100cm

Cette série d’images générées par un réseau de neurones a été réalisé en arrêtant le processus de production à l’endroit indéfinissable entre le bruit chaotique de l’espace latent et l’apparition de formes reconnaissables. Une fumée apparaît, incertaine, flottante. On applique ensuite à cette image incomplète, un autre logiciel qui essaye de la finir ou de la poursuivre.

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La méthamorphose des plantes

2018
Impression & vidéo

Des plantes brûlées par le soleil. Une atmosphère irrespirable juste avant la combustion. Il reste encore des lignes reconnaissables envahies par des tâches de couleurs. La machine s’est alimentée d’herbier d’une époque passée et a su déplier les plantes. Une planète dévastée.
Inspiration d'un extrait d'un texte de Georges Bataille (1927).



othersinlife

Others in life

2021
60x60cm
Impression sur papier texturé

Des milliers d’images provenant de manuels de sciences naturelles nourrissent une intelligence artificielle qui créée des formes de vie crédible mais inexistantes produisant des branches alternatives à la biologie connue. Leur morphogenèse artificielle ressemble étrangement à celle des formes dites « naturelles » brouillant un peu plus la frontière entre les deux.

laocoon

Laocoon III

2015
80x80cm

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L'hallucination des soleils

2021
L’adaptation d’un texte de Bataille, L’anus solaire, daté de 1927.

deepcell

Deep Cell

2021
70x70cm
Graphite sur papier

La représentation et la réflexion du corps ont été transformés par le réseau. La peau est devenue texture appliquée à un modèle 3D, les célébrités diffusent des selfies, les corps restent immobiles devant leurs téléphones portables, les mains s’adaptent au clavier d’ordinateur, des organes deviennent autonomes. Le corps devient fluide comme une matière.



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What would have occured, 1

2021
5000x5000px

Partir de mes souvenirs pour synthétiser une nouvelle mémoire. Tenter de produire des images plus proches de ma mémoire que celles enregistrées par mon appareil photographique.



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Core fab

2015
Impressions sur aluminium découpé. Dimensions variables.

Des pièces détachées de datacenter servent de support pour des images automatiquement générées par un programme.



netsleeping

Netsleeping II

2013

Ce projet est la suite de Netsleeping (2002). A partir d’une base de données de 20 000 rêves humains, un logiciel génère de nouveaux rêves grâce à une chaîne de Markov dans un économiseur d’écran qui démarre quand l’ordinateur de l’utilisateur se met en veille. Si l’utilisateur ne touche pas son ordinateur, il peut regarder son écran et voir la machine rêver.

Imagination Artificielle


L’intelligence artificielle constitue depuis la seconde moitié du XXe siècle l’horizon du développement technologique. Avec celle-ci, on ne distingue plus la science de la fiction, la promesse de la peur. L’être humain désire être libéré par l’intelligence artificielle et craint d’être remplacé par elle. Depuis quelques années, l’artiste explore l’Imagination Artificielle (IA), c’est-à-dire la capacité de la machine a produire toujours plus d’images, de sons et de textes à partir des données accumulées sur le Web. L’imagination artificielle repousse-t-elle les limites humaines de l’art?

L’imaginaire individuel nourrit l’imaginaire collectif, ce qui donne lieu à des imaginaire produits par la machine. On parle de programmation informatique: elle se nourrit de ressources précises entrées dans un moteur AI (artificial intelligence) nourrit de data spécifiques. Un réseau de neuronnes. Ce procédé à lieu via des statistiques. Par exemple, Grégory Chatonsky donne des images d’oiseaux à la machine, celle-ci va créer des oiseaux qui n’existent pas mais qu’on reconnaîtra comme étant des oiseaux. C'est « une nouvelle forme de réalisme sans réel mais avec des datas. » Un système AI ne pense pas, il agit en fonction de ce qu’on lui demande et créer une imagination par le résultat donné.

imagination artificielle

Oeuvres


Grégory Chatonsky réalise de nombreux projets qui se regroupent autour de thématiques précises:
Emersion & Immersion - Dislocation - Our Extinction - Their Voices - Desire of objects - Infinite Landscape - ...



Hyperproduction est l'une de ses thématiques:


" Derrière la production et le consumérisme, notre société s’épuise. Les techniques industrielles par moule imposent de produire le même objet un grand nombre de fois pour réduire le coût marginal. Les ordinateurs permettent de produire une quantité quasi-infinie d’exemplaires qui varient les uns des autres. L’hyperproduction est une critique de la production industrielle : de quelle manière notre désir est transformé par les données sur le réseau ? Comment libérer les objets de la répétition de l’identique ? Quel est le récit de cette excès de la production ? Comment accélérer la production au-delà du capitalisme? "

SurTerre

Sur Terre




2005

Capture

Capture




2009

Ledeuxiemepeuple

Le Deuxième peuple




2012

thehousethatburnseveryday

The house that burns everyday




2013

mymindisgoing

My mind is going




2014

baotou

Baotou




2015

newsII

News II




2015

breathingmachines

Breathing machines




2018

alltheseimages

All these images




2011

cure

Cure




2020

overfeits

Overfeits




2021

« Notre imagination, notre manière de voir le monde est travaillée par internet. »



Sur Terre est une fiction interactive et générative composée de plusieurs milliers de médias (vidéos, images, sons, modèles, etc.) dans une base de données. L’histoire est infinie, les situations insolubles, les personnages irrésolus.
L’histoire est sans fin, elle n’offre aucun dénouement, les situations et les affects sont irrésolus.




Capture est un groupe de rock fictif si productif que personne ne peut tout consommer. Depuis des années, les internautes téléchargent de façon illicite des fichiers mp3. Capture produit chaque heure de nouvelles musiques, paroles, images, vidéos et produits dérivés. Si un fichier mp3 est téléchargé une fois, il est effacé du serveur et ainsi c’est le “consommateur” qui devient le seul diffuseur possible.



Le deuxième peuple. La fameuse vidéo Nyan Cat a déjà été joué 79 550 102 fois. Ce dispositif joue en boucle cette vidéo autant de fois, soit un total de 544 années.




● Alison Knowles créée en 1968 « The House of Dust » l’un des premiers poèmes générés informatiquement. L’année suivante, elle traduit l’un des poèmes en une architecture. En 2000, Mark Z. Danielewski publie « La maison des feuilles », l’histoire d’une maison plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur.
The house that burns everyday s’inspire de ce dispositif et du livre. Un logiciel spécifique génère chaque jour un nouveau modèle 3D variable d’une maison. Celle-ci est imprimée et placée à côté des autres pour peu à peu constituer une ville imaginaire.



My mind is going est un ordinateur en pilotage automatique. Il va chercher tout seul des textes et des images sur Internet, se promène sur des cartes, écoute des vidéos. Il cherche quelque chose : l’art, la révolution, le sens des chiffres, les sentiments. Son activité est automatiquement postée sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter, Google+ et Tumblr.


Baotou est une ville en Mongolie dans laquelle cette pierre a été acheté. Un drone a survolé le lac artificiel de cette ville où se déverse les déchets de ce traitement et qui ressemble à une autre planète qui s’inviterait sur Terre. Les niveaux de ce scan sont gravés sur cette pierre pour mémoriser cet instant de l’anthropocène.

News II est la « reprise » de l’installation News (1969/2008) de Hans Haacke qui consiste en une imprimante matricielle connectée à un flux d’informations en direct de dix services mondiaux de presse. Les flux d’informations sont passés dans un réseau récursif de neurones et produisent des « fake news » inspirées de la réalité. La production continue de l’imprimante n’est plus fonction d’un monde mais d’un logiciel qui automatise la ressemblance.



Breathing machines se répartie entre deux espcaces séparés. Dans la première pièce, des climatiseurs produisent un froid intense ainsi que différents phénomènes périphériques : bruit, liquide, etc. Dans la seconde pièce, on voit l’autre partie des climatiseurs qui produit de la chaleur. Le contraste entre la chaleur et le froid rend sensible la dimension ambivalente du climatiseur qui est en même temps un remède et un poison, et qui peut donc être considéré comme un pharmakon.



All these images est une application connectée au réseau qui permet à l’artiste de diffuser à distance un média (image fixe, vidéo ou son) trouvé sur Internet. L’activité artistique ne consiste plus dès lors à créer de nouveaux médias et à saturer un peu plus le monde, mais à l’alléger en opérant un choix et en sélectionnant simplement dans le stock déjà existant. Elle est une accumulation éphémère qui n’existe que dans l’instant de sa diffusion.



Cure est le résultat d'une génération de médicaments artificels par le biais une base de données de 24 898 images de médicaments. Le flux continu de transformations est à l’image d’une cilivisation où l’espoir de trouver des thérapies est aussi l’espoir d’une guérison et d’une fin à jamais différée.





Overfeits incarne une nouvelle oeuvre. A partir de l’ensemble des oeuvres d’art de wikiart, un réseau de neurones génère de nouvelles images qui sont ensuite automatiquement décrites par un autre réseau qui a été nourrit de milliers d’ouvrages d’histoire de l’art. Une autre histoire de l’art commence alors à s’écrire. Le passé de l’archive devient alors le ferment de possibles alternatifs.

Overfeits



« Je ne vais pas te dire à quel point je t’aime », a-t-il dit.
« Je vais juste te dire que ce n’est pas pour moi. »
Il a dit qu’il était au milieu d’une dispute avec un homme qui essayait de s’introduire dans son van. L’homme, dont le nom n’est pas réel, lui a dit qu’il allait le tuer. Il a dit qu’il l’a alors frappé avec sa voiture et a pris la fuite. Il a été emmené à l’hôpital, où il a été soigné pour une blessure par balle à la tête. Il a depuis quitté l’hôpital et devrait se rétablir complètement.