Tout être vivant interagit avec son environnement

Modifier un organisme vivant (en lui ajoutant une caractéristique) influence donc nécessairement l’équilibre écologique global. Avant d’être mises en culture, les plantes génétiquement modifiées (PGM) font l’objet d’une évaluation préalable : en théorie, seules celle qui n’ont pas d’impacts sont autorisées… Or des impacts négatifs de la culture des PGM sur la faune et la flore sont désormais avérés et documentés.

L’usage de PGM « insecticide » provoque des résistances

Les plantes Bt, qui produisent en permanence une protéine insecticide , posent de nombreux problèmes écologiques relativement bien documentés. Tout d’abord, la protéine Bt produite vise, en théorie, un parasite ou une famille de parasites (souvent des papillons – famille des lépidoptères, mais aussi des coléoptères). Si la PGM fonctionne bien, la population « parasite » peut disparaître. Elle peut alors laisser la place à une autre population, auparavant parasite mineur. L’éradication totale d’une population n’est donc pas un objectif pertinent en soi. Ensuite, plusieurs études ont montré que les PGM Bt ne sont pas nocives uniquement pour les insectes cibles. Elles peuvent aussi affecter d’autres insectes (dits non cibles) qui jouaient un rôle dans l’équilibre écologique global en étant, par exemple, prédateur de parasites. Il en est ainsi de la coccinelle Adalia bipunctata, des puces d’eau Daphnia magna ou les écrevisse Orconectes rusticus ou encore du paon du jour. Enfin, l’utilisation en continu de ces PGM Bt favorise l’apparition, chez les insectes cibles, de la résistance à la protéine insecticide.
De telles populations d’insectes résistantes rendent caduques les PGM Bt et obligent les agriculteurs à utiliser d’autres PGM produisant plusieurs protéines insecticides, vendues par les mêmes entreprises de biotechnologie, ou à retourner aux insecticides chimiques.

Une biodiversité menacée, notamment dans les bassins d’origine des espèces.


La question du lien entre culture de PGM et maintien de la biodiversité est souvent posée pour la simple raison que les PGM sont des plantes qui s’inscrivent dans un modèle agricole - la monoculture ou la production à grande échelle - souvent dénoncé pour ses impacts négatifs sur la biodiversité. Ainsi, par exemple, en 2005, la Société anglaise Royale des Sciences a publié des résultats d’un vaste programme d’évaluation des impacts sur l’environnement de cultures de plantes transgéniques. Ces résultats montraient que dans les champs de culture de colza transgénique tolérant un herbicide, la quantité de dicotylédones, “mauvaises herbes”, ne représentait qu’un tiers de celle retrouvée en culture conventionnelle du fait des traitements herbicides. Or, ces plantes produisent les graines les plus attrayantes pour plusieurs espèces d’oiseaux (alouettes, bouvreuils...), et des pollens appréciés des abeilles et papillons.
En conséquence, les chercheurs avaient constaté que les champs “transgéniques” abritaient moins d’abeilles et de papillons, et ils s’inquiétaient d’un effet possible sur les oiseaux . A cela s’ajoute une problématique « d’origine ». Le Mexique est le berceau génétique du maïs, l’Inde de l’aubergine, l’Europe du colza... Une contamination de ces plantes par des transgènes dans leur berceau d’origine pourraient nuire grandement à la biodiversité.
Plusieurs organisations demandent qu’a minima les PGM soient interdites dans les zones d’origine des cultures transformées.


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