Praticable

Praticable est un studio de design fondé par Anthony Ferretti, Morgane Chevalier et Thomas Thibault à partir de l’expérience du collectif Bam. Le collectif conçoit et réalise des sites web, outils et interfaces qui favorisent la pratique et la connaissance, en questionnant les enjeux écologiques et sociaux du numérique, et en ayant à cœur de rendre les choses accessibles, durables, réglables, partageables, réparables… praticables. Issue d’un collectif d’indépendant⋅es fondé en 2013, passée par le statut de SAS, puis par celui de coopérative, l’aventure Bam/Praticable a exploré différentes manières de structurer une activité collective consciente des enjeux sociaux, écologiques, politiques et économiques du design. En 2024, le collectif a cessé son activité, celle de ses membres se redéployant vers d’autres horizons. Morgane Chevalier et Anthony Ferretti évoqueront avec nous cette histoire, traversant à la fois les pratiques du studio et les postulats philosophiques au cœur de leur pratique du design, ainsi que les enjeux économiques et juridiques auquel il a été confronté au long de ses dix années d’existence.


Collectif / duo situé à Bordeaux 

☆ Anthony Ferretti designer d’interface 

(Bac Arts appliqués à Angoulème)

Pierre-Damien Huyghe: https://strabic.fr/Huyghe-A-quoi-tient-le-design

☆ Morgane Chevalier designeuse graphique 

projets dans les asso et secteur public 

Sortie d’études en 2013

Avec Thomas Thibault designer et chercheur  (https://limitesnumeriques.fr/)

→ Beaucoup de relations humaines, souvent entre copaings !

Fondation du collectif BAM 

https://collectifbam.fr/

Nourri⋅es par Pierre-Damien Huyghe, Illich, Simondon qui leur a permis de construire une pensée du design.

Leur a permis de réaliser des projets qui leur plaisaient VRAIMENT, pas comme ceux de l’école très design industriel ('°~°)

Via leurs stages :

    → premiers contrats

    → premiers projets pro

Parmi les premiers projets : 

    → Smart grids, redesign du compteur Linky : https://collectifbam.fr/projets/smart-grids-les-reseaux-et-compteurs-d-electricite-intelligents/

    → l’atelier numérique : fablab dans l’école et autogéré par les étudiants. : https://collectifbam.fr/projets/atelier-numerique-ecole-boulle/

Structuration juridique

À ce moment, le collectif Bam n’a pas de forme juridique (chacun⋅e est freelance, soit artiste-auteur⋅ice, soit auto-entrepreneur⋅e), mais ça complique le travail en commun.

→ Premières tâches : un logo, un site, une identité graphique, etc. = construire une “marque”.

→ Premier bureau : gros tournant pour l’activité pro du collectif. (nouveaux réseaux, clients, projets)

→ Questionnements sur ce qu’est une entreprise (le passage d’un collectif ± formel vers une forme juridique stabilisée et “responsabilisante”).  

→ il a permis de réunir le collectif pour des projets en freelance 

→ professionnalisation du collectif pour pouvoir répondre à des projets + se verser un salaire !!

Le manifeste :

https://collectifbam.fr/philosophie/

https://praticable.fr/studio/philosophie

→ Se questionner avec qui on veut/va s’associer et être conscient qu’il y aura pas mal de moment de “solitude”,  toute l’équipe n’est pas toujours là, organisation maléable.

Recherche d’un travail horizontal : pas toujours possible, question de la direction se pose 

Collaboration avec un duo, devenue agence de design → Okoni

Première hypothèses: fonder une  SAS (https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_par_actions_simplifi%C3%A9e), forme naturelle (🙄…) de l’agence de design

« Le statut “capitalistique” d’une agence de design, ça vient d’office »

↑ D’où l’importance de la réflexion préalable à la structuration

Dans un collectif on est à la fois designer ET entrepreneur !!! (ne jamais délaisser l’un des deux, ca fonctionne ensemble !)

Éviter le 50/50 entre les salariés : en cas de problème cela devient compliqué, bloque facilement

Gestion collective: pilotage & management

Mise en commun des ressources

Passer en salaire = implique que le double du salaire versé soit rentré (du fait des cotisations salariales). les salaires doivent être stables (pas de possibilité de le diminuer le mois prochain). 8000 € / mois rien que pour les salaires dès le début d’activité !

⚠ comment faire quand ça se passe mal (orga et points de vu différents) avec un associé / salarié ? Re-lire les statuts (dans lesquels rien n’est prévu)

Prévoir en amont un contrat précis et détaillé des actions possible pour ce genre de situation critique !

Créer un contrat juridique : se protéger mutuellement = outil de confiance

Toujours un contrat même avec les p’tit.e.s potes en compotes 

Savoir parler d’argent avec eux

Bam => Jusqu’à huit / dix salarié⋅es Entre 8 et 10, oui 

Création d’un outil comptable interne (open comptabilité)

32000 €/mois pour faire vivre la structure (salaires, loyers, charges, etc.)

Outils

Faire des tableaux de comptabilités… excel :(((

Sur Google sheets ! Mastering XLS 👌

Mettre en commun et capitaliser + attention aux outils de pilotage: 

    - veille

    - factures et devis

    - présentations client (powerpoints, etc.)

    

Automatiser et faire des templates pour les réponses, les devis, tout les éléments répétitifs qui sont soumis à des formes spécifiques. Le volume d’activité nécessaire à la vie économique du collectif implique de produire des outils d’automatisation !

Piloter son activité = savoir où on en est - avoir de la visibilité pour anticiper → souplesse de s’adapter dans le projet. La construction d’outils internes est super importante, mais le “trop d’outils” peut aussi être gênant. Trouver l’équilibre 

Se proposer des logiques et des perspectives d’évolution (salariales notamment), en identifiant quelles sont les logiques qui permettent d’atteindre telle rémunération.

Après / en parallèle du pilotage => la gouvernance !

Tous⋅tes gagner la mêmc chose = ok, mais ça doit être travaillé, les périmètres de responsabilité doivent être partagés et répartis, les chaînes de prise de décision doivent être respectées.  => fiches de postes ! 

Journée annuelle (ou bi-annuelle) de Team buillding :) : bilans, management, discussion et structuration collective, 

Diag design →https://diaginno.bpifrance.fr/storage/sites/2/2023/02/DIAG-DESIGN-Cahier-des-Charges_VF.pdf ???

Devis :

    Livrable (aka au forfait) vs temps (plus orienté sur le conseil)

Bam ⇻ Praticable

New départ → fin de BAM → envie de se positionner, de trouver un nom qui explique le collectif 

→ des outils qui facilitent des pratiques + reflexions sur les outils numériques → écologie 

Coopération avec ? (pas compris) Accompagnement avec Legicoop, coopérative d’avocats pour la transformation en SAS SCOOP. 👌

CA : 250 / 300 000 € (ce qui reste peu pour une structure de 8/10 personnes)

Qu’est-ce qu’une coopérative : une coopérative est une forme de structuration juridique collective, dans laquelle l’entreprise est détenue par ses salarié⋅es (pas ses propriétaires / actionnaires). One (wo)man one vote (les décisions sont réparties égalitairement, sans relation à l’investissement de départ). Obligation de sécurisation de l’entreprise, puis de paiement des salaires, puis éventuellement de répartition du bénéfice.

Installation à Bordeaux à la Cité numérique 

Un changement bénéfique pour certains aspects, mais qui a produit une certaine mise en danger : fonte de la trésorerie, diminution des contrats.

Question des licenciements ! La transparence est ce qui a permis que ça se passe bien…

Après une 1re vague de licenciements, constat que les rentrées sont toujours insuffisantes et qu’il faut s’arrêter

Questions

Positionnement vis à vis du design “fiction / spéculatif” ?

reflexion de couloir → pas une agence de design fiction, méfiance 

Trop d’interprétations. Prudence avec le terme  “fiction”.

Comment définir, par ex. Smart grids : projet de fRiction / auto-initié / de recherche ?

= plutôt un sujet de friction

Quels choix de projets / vos envies / logiques politiques (économie sociale et solidaire). Quel écart entre vos rêves et la réalité ?

Entourage avec des entrepreneurs, aide extérieure bénéfique. Intégrité !

Projet de fin d’études (avec les copaines) qui dure 10 ans = plutôt cool.

Quels projets avez-vous pu être amené⋅es à refuser ? 

FDJ. Mais pas tant sur un jugement de valeur que sur une pergence philosophique (même si ça annonçait plein d’argent). De l’autre côté, refus de projets pas assez rémunérés.

Parfois, c’est juste que les gens sont pas cool / horribles / toxique ← importance de poser les bons diagnostics assez tôt (sur les clients / partenaires potentiels) = se renseigner (societe.com, bilans, poser des questions à d’ancien⋅nes designers, etc) .

Comment ce premier bureau fut financé Où était-il situé ? (/comment avez-vous choisi les endroits où vous implanter) -> L’atelier Fil Rouge -> Techshop (Ateliers Leroy Merlin) -> Un bureau à Gembetta -> Square -> Morning -> Césure + CIté numérique

250€ au début ↗ Intérêt du co-working, d’espaces collectifs

Souvent la chance du hasard pour les autres lieux, bons plans

→ Pas hésiter à candidater à des tiers lieux, des espaces hybrides

Dans le cadre de mon projet professionnel, j’hésites grandement entre la création d’un collectif / studio de designers (comme le votre au début) pour plus de liberté, ou une entreprise pour plus de sécurité. Etant donné votre expérience j’aurais tendance à me diriger vers une entreprise, me le conseillez vous ? Peut-être devrais-je me diriger vers une entreprise sous forme de coopérative ?

> oui on est plusieurs  / on est tous d’accord pour pas se payer de suite / job alimentaire en parallèle ← pas d’argent ne pose généralement pas trop de problème. Mais que faire s’il y en a est la question sur laquelle se mettre d’accord.

Commencer avec des outils simples : aggrégat d’auto-entreprises inpiduelles / artistes-auteur⋅ices.

Mettre en place des briques progressives.

Urscop - collectif cosme

Fondation de la SAS : “on nous dit” : qui est “on” / auprès de qui avez vous pris conseil ?

Contacts familiaux, + comptable, + avocat après

Modèles de statuts (avec les limites que ça a) + autoformation sur le web

Énormément d’usages de Google. N’avez-vous pas eu des questionnements autour de cet enjeu ?

Choix pragmatiques, mais tests d’autres outils (Affinity, Figma), travail avec les outils imposés par le client.

Possible de revoir les documents / reparler de vos manières de répondre à un projet, à une sollicitation (slides de présentation, devis, etc.)

Selon le type de projet :

    - appel d’offre / mise en concurrence (peut amener une réponse de ~70 pages)

    - sollicitation directe

Strcuturation d’une proposition :

    - compréhension de la demande / analyse du cahier des charges

    - présentation ( ± rapide)

    - note d’intention (la façon d’enisager le projet)

    - présentation de l’équipe

    - méthodo (propre à soi / au collectif)

    - rétro-planning

    - le budget

prendre le temps de répondre (ET COMPRENDRE) à des appels d’offres  (c’est assez lourd/long - pas fun mais intéressant) = s’associer à d’autres, plus expérimentés / devenir sous-traitants

Le vocabulaire employé est primordial pour se faire comprendre par l’interlocuteur, DONC PARFOIS oui on va être amener à utliser des thermes pas forcément “juste” ou “aimé des designers graphiques”, mais ici c’est là compréhension qui prime ! - être designer c’est aussi être pédagogue lorsqu’il s’agit d’expliquer/exposer ses propos/pratiques :)

Vendre du design = vendre une prestation intellectuelle

Devis à tiroir : devis de phase en phase, possible qu’avec les projets en direct