Burn~Août est une jeune maison d’édition indépendante créée en 2020 par d’ancien⋅nes étudiant⋅es de l’école des beaux-arts de Paris. Leur catalogue s’augmente régulièrement de nouvelles publications qui ont à cœur d’affirmer au sein-même des ouvrages leurs modalités de financements ainsi que les logiques de répartition du coût et de la valeur entre les différent⋅es acteur⋅ices (auteurs, éditeur, diffuseur, libraire…) de la publication. Leur collection “Position d’éditeurices” constitue un outil théorique et critique sur la production et sur la circulation des formes imprimées qui, en rendant visibles des pratiques éditoriales alternatives, invite à se positionner à la fois politiquement et économiquement dans ce champ d’activité central pour les designers graphiques. Fanny Lallart et Yann Trividic viendront évoquer l’expérience collective qu’est Burn~Août à travers le prisme de leur fonctionnement économique, leur relation au financement participatif, au mécénat ou aux subventions.
Prise de notes collective durant l’intervention des Éditions Burn~Août à l’ÉSAD Pyrénées, le 31/10/2024.
Les éditions B~A étaient représentées par Yann Trividic, Benny et Théo Pall.
Burn~Août
https://editionsburnaout.fr/auto-defense-economique
https://gitlab.com/editionsburnaout/
https://www.instagram.com/editions_burn_aout/
Yann Trividic
Rencontre aux Beaux-arts de Paris -
- - découverte de l'édition - en solo puis en collaboration avec d'autres
- - stage aux Éditions Allia (https://www.editions-allia.com/fr/bibliotheque/nouveautes)
- - Alternance Éditions C&F https://cfeditions.com/
- Enjeu de l’alternance (pourquoi ?) -> parce que c'est bien payé quand t'as + de 26 ans, c'est à mi-temps, et y a de grosses aides d'état donc plus facile à trouver qu'un contrat sans aide.
Thèse sur la collaboration en édition
Travaille informatique autour des outils éditoriaux pour et dans des maisons d’éditions
Parcours : Beaux Arts -> Éditions C&F alternance pendant 1 an.
Maintenant : thèse en informatique sur la collaboration dans l’édition
contribution à burn aout → les outils numériques
Benny
Après 3 ans de Beaux-Arts : arrêt études, création d’un site presse/revue
imprimer des objets main → début d’envie de créer burn aout
Burn-Août -> 2019, Lyon
-> 2022, Lyon, Marseille et Paris (Montreuil et Romainville)
collaboration distance : très peu de rencontres IRL, 3 villes pour 5 personnes
ça structure beaucoup leur manière de travailler
BA — Collections
Positions d’éditeurices
- Série de Tracts, comme quels problemes les artistes auteurices peuvent-iels resoudre ?
- https://boutique.editionsburnaout.fr/en/home/3-quels-problemes-les-artistes-editeurices-peuvent-iels-resoudre-.html Également des jeux d'affiches imprimées (riso libre accès atelier beaux arts de Paris) au fur et à mesure, à prix libres et reversées aux caisses de retraite (?),
39.5 -> poésie, jeunesse, queer, premiers textes de jeunes auterices -> 3 numéros, bientôt 4
“politiser l’enfance” -> livre, anthologie de texte sur l’enfance comme catégorie sociale (28 textes -> philo, recherches, roman, poésie,… Lire la critique sur Diacritik : https://diacritik.com/2024/05/22/vincent-romagny-nous-avons-besoin-doutils-critiques-pour-deconstruire-la-categorie-de-lenfance-politiser-lenfance/
→ recherches scientifique, socio, poésie …
→ born aout→ bcp d’anthologie de textes, avant qu’iels aient accès à des auterices, leur travail d’édition se basait sur ça
Notion de la légalité lors de l’utilisation de textes.
Affiches contre la reforme des retraites
→ distribution gratuite/ prix libres pour les dons
impression en riso aux Beaux arts de Paris : seul coût = papier(go squatter les imprimantes de l’école toute la vie / ~ une partie de la vie :)
Collectiviser les moyens de production / avoir une autonomie : remettre en question les schémas de l’édition classique :par ex iels mettent en commun une riso (c’est la Risociation) et d’autre matériels avec d’autres ptites maison d’éditions pour réduire les coûts et faciliter le processus (Atelier Téméraire, Rotolux Press, Brook)
Rétro-planning à penser avant la sortie d’un livre.
- - Présentation libraires avant sortie
- - Argumentaire
- - Phase d'impressions
Pas d’imprimeur : moins de temps sur ces étapes, possible de sortir des livres/objets plus “à vif” pour réagir au contexte actuel. -> ???contrainte de nombre de tirages ???
Logiciel libre de traduction collaboratif -> Padatrad (ajoutez le nom je suis sourde :) - MERCI :) https://gitlab.com/editionsburnaout/padatrad
Impressions offset avec l’asso Presses Offset :), premier tirages à 600 ex.
- FreeSerif, un projet de GNU fonts, font qui ressemble à la time mais en libre, métriques différentes et ligatures inclusives -> la Full Times ← la free serif mais en inclusive (Amélie Dumont travaille sur le projet https://www.amelie.tools)
Participation à des festivals et autres évenements, très important depuis le début de la maison d’édition. La sortie et la diffusion du livre est le moment ou la pensée collective peut se “re-saisir”.
moment de rencontres avec pers gens + entre auteur également
Mais avec la multiplication des projets, iels ont de + en + de mal à faire un event, une présentation par livre
burn aout → bénévoles (vivre du rsa youhhhou, ou vendre du fromage !!!! )
se pose la question du temps, cb de temps et d’energie peut-on mettre ?
Réseaux de distributeurs : 35-45% pour la librairie, 20% pour la diffusion
Les event et festivals sont pratiques économiquement, afflux d’argent permettant par ex de rembourser plus vite les auteurices
Faire exister les éditions dans le monde le l’art permet d’aller débloquer certains financements. -> Pensée perpétuelle sur la question de l’objet-livre. L’objet-livre n’a pas besoin d’une unité graphique. Iels souhaient trouver une économie/écologie du livre. Travail de collaboration entre le graphiste et l’auteurice
+ permettre de faire vivre des éditions pas “classiques”
Faire exister une maison d’édition sans unité graphique / identification / “branding” est parfois difficilement compris par les libraires.
Si un graphiste travaille sur l’entièrté d’un livre - graphisme + corps du texte -> tarif très élevé.
Garder une “innovation” graphique pour chaque livre // baisser les couts de production* ? dilemme…
*Le principe de collection permet de garder des codes au travers de plusieurs ouvrges et donc de faire baisser les coûts
Évolution de la pratique : livres à la main, tracts -> commencer à les faire imprimer -> commencer à auto diffuser en allant voir les libraires -> rencontre avec un grand diffuseur, + grande échelle en septembre 2022.
Économie : Argent propre / sale ? Payer les autres et se payer ? (sortir 8% de la trésorerie pour payer ses membre , une centaine d’euros par personne, sauf celui qui a un salaire) une nouveauté qui tient tant qu’iels n’ont pas de grosses dépenses
répartition de l’argent → important quand même
Visibilisation de leur économie 4e de couv -> explication du prix de vente d’un livre. (super interessant !!!!!!!)
Art des tracts -> filouterie
Questions :
Orga :
.Pas d’imprimeur : moins de temps sur ces étapes, possible de sortir des livres/objets plus “à vif” pour réagir au contexte actuel. -> ???contrainte de nombre de tirages ???
.Comment cela se passe pour réussir à produire avec peu de rencontres entre les membres ?
Comment gérer des strcutures comme cela ainsi que les projets à plusieurs avec la distance ?
Réponse: Peu de moment de réunion tous ensemble -> résidence, accueillie par un centre d’art à Troyes (?), 1000€ de rémunération (avec comme contrepartie une restitution publique) CODIR -> CR de chaque réunion par date. -> gardent un recueil de leurs comptes rendus (Rdv ~ hebdomadaire sur jitis, avec ordre du jour, prise de notes et CR), Une boîte mail générale et accessible par toustes.
Usage de Nextcloud (alternative à GDrive), de pads
→ https://cr.editionsburnaout.fr/ (← pas tout à fait sûr que cette URL soit vraiment publique…) Non c’est pas public y a des secrets dedans !!!
Organisation où chacun.es possède un peu ses projets et ses spécificités.
pision des tâches ?
Roulement des tâches laborieuses (gestion bancaire, cash paypal…)
Gestion des refus des manuscrits (ou des stages ?) ou il faut que chacun ait pu formuler un avis
.Comment trouver les diffuseurs/distributeurs ? (en terme de démarches)
.Édition : passage progressif « à l’échelle » (du tract auto-produit à l’ouvrage dispo en librairie)
Réponse : Pratique empirique, par tâtonnements, pas d’études universitaire sur les questions d’édition mais tests et expériences !
Impressions -> libraires -> auto-diffusion (une charge de travail importante !)
Diffuseur sensible à l’art -> différence de résultat (https://paon-diffusion.com + https://serendip-livres.fr). .
Le tract peut exister en tout temps alors que l’édition d’un livre nécéssite une économie temporelle différente.
(et un investissement au moment où on veut l’imprimer), interessant pour coexister avec sa précarité financière
.Selon vous, quelles sont les plus grosses difficutés rencontrées lors d’une auto-édition ? (Enjeu de l’édition de ses propres textes). Liens avec des libraires (logiques de mise en dépôt) - se rapprocher, faire exister sa publication dans les lieux. Le festival peut être une solution pour rendre visible une édition.
Importance du réseau des ami⋅es, de faire partie de collectifs parmi lesquels des prises de relai peuvent apporter de l’aide.
Le milieu de l’édition est complexe et constitue beaucoup de travail -> intérêt d’être en collectif pour ce genre de réalisations. Travail d’édition → question très très collective (importance des regards croisés, de la discussion autour des projets, de la prise de distance vis à vis de l’autorat).
Sous :
Comment fonctionne un financement participatif ?
BA n’a eu recours au financement participatif que pour À bas l’état les flics et les fachos (du fait de l’impossibilité/difficulté de recourir à des financements publics ou privés pour ce projet…)
Où trouver des mécènes ?
Quelles sont les contraintes du mécénat (est-ce-qu’il y a une contrepartie en échange) ?
Fondations, prix… Fond Marie Thérèse Allier sur 3 ans
Fonds Marie-Thérèse Allier (https://fonds-mta.org) -> 5000€ par an
Il font des candidatures pr des appels à projet. Lancement de la maison, Prix que Théo a recu dans le cadre de ses études Beaux Arts de Paris, lié à un travail associatif.
Part des revenus 2023 : 35% de subventions, 35% de ventes, 15% d’interventions / ateliers, etc.
Où trouver des subventions ? / des sous
Contrat aidé ? -> par l’état -> dispositif d’insertion au travail aidé par l’état en passant par une association et ce, pour une personne en particulier.
Cf. Filouteries : https://editionsburnaout.fr/media/filouteries.zip
Atelier de production : comment co-financer ?
Combien ça coûte, un livre ? :)
Articulation entre la pratique bénévole et les éventuels bénéfices financiers qui pourraient être induits par l’existence de la maison d’édition (réseau, contacts, opportunités, etc.)
Où trouver des appels à projets dans le milieu éditorial ?
Comment vous gérez vos stocks (lieux ?) ? En fonction des demandes (système de commande/pré-commande) ? Combien de livres édités ?
Réponse : autour de 500 à 1500 exemplaires en fonction du lectorat cible - Calcul arbitraire d’où l’importance du travail avec le diffuseur.
6 mois entre la présentation du livre et l’argumentaire -> Pré-commande des libraires
1500 max, pour pas se retrouver avec des cartons pleins et un trop gros trou sur le compte en banque.
Souvent, UN livre se vent très bien, et permet de faire exister les autres.
Stock chez le diffuseurs (quand c’est trois palettes par exemple) et un peu chez eux aussi
Enjeux logistiques annexes : enveloppes, colis, logiques d’expédition, etc.
tout à l’heure vous avez parlé des demandes de stage, est ce que par tout hasard vous prenez des stagiaires ?
L’absence de lieu central + le caractère massivement bénévole de la pratique de B~A rend difficile l’accueil de stagiaires, y compris aussi sympathiques que celleux de l’ÉSAD (◕‿◕✿)